Indices n La rentrée sociale ne s'annonce, semble-t-il, pas différente des précédentes caractérisées par des mouvements de grève, des manifestations ainsi qu'une flambée vertigineuse des prix des produits de large consommation. Les signes avant-coureurs d'une rentrée agitée sont déjà perceptibles : des enseignants en grève de la faim depuis un mois qui réaffirment leur détermination de poursuivre «le combat» et le Cnapest et le syndicat des vétérinaires qui n'excluent pas de reprendre la protesta. La situation des enseignants contractuels en grève de la faim s'aggrave, alors que les pouvoirs publics continuent à faire la sourde oreille. Au-delà de l'épuisement physique et des malaises (trois d'entre eux sont dans un état semi-comateux et évacués à l'hôpital), on peut aisément imaginer l'amertume et le dénuement dans lequel vivent leurs familles respectives, sachant que les enseignants contractuels n'ouvrent pas droit au congé payé. A cela s'ajoute le fait que certains affirment ne pas avoir perçu leurs salaires depuis trois mois. Hier encore, un sit-in de ces derniers devant le siège de la présidence de la République a été réprimé par les forces de l'ordre. Pourtant, ils ne voulaient que remettre une lettre à la présidence pour «alerter le premier magistrat du pays sur la dégradation de leur état et de leurs doléances». Ils sont au total plus de 45 000 enseignants contractuels à travers l'ensemble des établissements scolaires qui vivent dans l'incertitude et qui comptent, selon des représentants des syndicats autonomes, entamer un large mouvement de protestation à la rentrée sociale. Pour sa part, le conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) réitère ses revendications relatives à «une augmentation consistante et digne des salaires» et «son association comme partenaire aux prochaines négociations sur le régime indemnitaire». Ce syndicat estime que le taux d'inflation, ayant atteint 7%, a «absorbé» la «symbolique» augmentation des salaires. Dans ce contexte, il appelle les pouvoirs publics à indexer les salaires selon le taux d'inflation. Si ces revendications ne sont pas prises en charge, le Cnapest n'exclut pas de recourir, encore une fois, à des actions de protestation. Il faut dire que le secteur de l'Education détient le sinistre record en matière d'agitation socioprofessionnelle. Pour leur part, les vétérinaires peuvent débrayer à tout moment et il n'est pas exclu du tout qu'ils saisissent l'occasion de l'avènement du mois de ramadan pour faire un forcing. Sauf si la récente déclaration du ministre de l'agriculture, Rachid Benaissa, relative à la prise en charge de leurs revendications est suivie d'effet. Rappelons que le syndicat national des vétérinaires (SNV) avait menacé, depuis quelques semaines, de suspendre son activité à partir du 28 août en cours, soit à deux jours du début du mois de Ramadan. Le SNV revendique la mise en application du statut particulier rédigé préparé en collaboration avec la tutelle. Plusieurs mouvements de protestation sont donc prévus pour la rentrée sociale qui s'annonce chaude et mouvementée. Les pouvoirs publics se doivent de réagir avant que les choses ne s'enveniment.