Près de 21 % des femmes actives sont harcelées sexuellement au sein des entreprises où elles exercent, révèle Me Soumia Salhi, présidente de la Commission nationale des femmes travailleuses, affilée à l?Ugta, lors de la journée régionale d'information et de sensibilisation organisée dimanche dernier à Constantine. «Ce phénomène social a atteint des proportions alarmantes en milieu professionnel», souligne-t-elle en faisant état également des mauvais traitements dont font l'objet ces femmes qui sont «encore victimes d'une injustice sociale». Pour elle, il est impératif de faire face à la ségrégation qui persiste entre les femmes et les hommes maintenus dans des rôles habituels sur les lieux de travail, ce qui contribue à encourager le harcèlement sexuel qui est souvent le résultat d'un abus d'autorité, c?est ce qui pousse généralement une femme à quitter son emploi, à perdre une chance de promotion ou à être licenciée plutôt que de faire face au problème. «Le silence de la victime et le vide juridique mènent souvent à ce résultat», ajoute la conférencière. Par ailleurs, les travaux de ce regroupement, organisé avec le concours de la fondation syndicale allemande Friedrich-Ebert Stiftung, se sont ensuite poursuivis avec d'autres interventions sur le même thème. L'absentéisme et le harcèlement, la faute professionnelle due au trouble de comportement, les conduites de réparations psychologiques, la législation nationale et les instruments juridiques internationaux ont été notamment débattus. Les participants ont réitéré la demande de l'adoption du projet gouvernemental d'amendement du Code pénal instituant le délit de harcèlement sexuel et définissant une peine adaptée.