Profil n Le jeune Benyattou Kouider est un féru de la sculpture sur sable. Ses maîtres-mots : passion, art et commerce. Implanté en plein centre-ville de Djelfa, l'atelier du jeune Benyattou, artisan et féru de sculpture sur sable, demeure un espace où se côtoient depuis plus de sept ans la passion, l'art et le commerce. Avec des moyens rudimentaires (du crayon noir, de la colle, des morceaux de contre-plaqué et de verre ainsi que du sable), le jeune Kouider exprime ses rêves et ses visions par l'ébauche au crayon noir qu'il fait suivre par une plume pour faire les contours qu'il enduit de colle sur laquelle sera «posé» le sable qui donnera en fin de parcours le tableau ou l'œuvre de l'artiste. Le sable — l'élément essentiel de son travail — est une matière extrêmement importante de par sa composante qui donne les divers tons au tableau. Roux, jaune ocre, rouge foncé, blanc jaune, blanc sale, etc., sont les couleurs qui consacrent l'œuvre de Benyattou dont le talent dans la composition des couleurs et la dextérité dans l'accomplissement de la pose du sable restent un don et une finesse qu'il ne peut expliquer si ce n'est par la passion d'un métier qu'il a conquis, qu'il a dompté par la force de l'exercice. La finesse des tableaux et leurs détails n'a d'égal que la passion du jeune Benyattou pour l'exactitude, la rigueur et surtout la patience d'un travail bien fait qui dénote toute la noblesse de l'art dans cette capacité à traiter le sable avec toute la noblesse qui lui est due et qui donne des œuvres insoupçonnables pour peu que l'artiste y trouve son expression et son plaisir. S'il n'est pas aisé pour les uns de manipuler un engin, pour Benyattou, le sable est si fin qu'il exige une adresse pour créer un visage ou faire ressortir un détail du tableau. Pour réaliser un tableau sur du bois ou du verre, l'artiste et le passionné qu'il est, exécute sa tâche avec une dextérité à couper le souffle au non-initié. Dans le creux de sa main pleine de sable, il saupoudre son œuvre à des points précis avec des couleurs de sable différentes. Benyattou se révèle entier dans son art qui laisse rêveur l'observateur. Quelques milligrammes de sable par-ci, quelque autres par-là avec une précision et une progression manuelle à la limite de l'impossible, l'artisan progresse petit à petit dans la réalisation de son «idée» qui s'exécute au fur et à mesure que le sable avance dans l'œuvre. Soudain, apparaissent les contours d'une caravane en route ou la halte de nomades, ou encore un targui sur sa belle chamelle. Avec sa modestie, Kouider estime qu'il doit encore parfaire ses techniques car il réfléchit à l'idée de «répartir le sable avec plus de précision, c'est-à-dire à la pose des grains et non plus au saupoudrage par tamisage ni à la fontaine manuelle du sable», a-t-il confié.