Epreuve n On assistera à un phénomène désagréable : des élèves du cycle moyen «ambulants» entre les CEM, les écoles primaires et les lycées. Les répercussions des «réglages» effectués durant la précédente année scolaire se feront ressentir à partir du mois de septembre prochain. L'effet touchera aussi bien le volet quantitatif que pédagogique. Le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, a, rappelons-le, décidé de faire passer l'ensemble des élèves de la cinquième et la sixième année primaires au palier moyen, sous prétexte que la réforme du système éducatif national devait être achevée l'année précédente. Ainsi, tous les élèves, au nombre de 785 942, ont été «poussés» au CEM, sans la moindre prise en considération du niveau pédagogique. Le passage était simplement d'ordre politique ! Le cycle moyen connaîtra, donc, une rentrée scolaire inédite avec un total de 3,3 millions d'élèves, dans seulement 4 500 établissements répartis à travers le territoire national. Pour la première année moyenne, l'effectif va plus que doubler, alors que plus de moitié de ceux ayant échoué à l'examen du BEM, l'année précédente, seront «rappelés». Lors de sa réunion, le 29 juin dernier, avec les directeurs de l'Education des wilayas, M. Benbouzid avait reconnu que la prochaine rentrée scolaire serait «particulièrement difficile», au regard du nombre important d'élèves attendus – au cycle moyen. Affichant une grande appréhension quant à la capacité d'accueil des établissements existants, le ministre avait affirmé que son département opterait pour «des solutions conjoncturelles en attendant la réception des nouveaux CEM en chantier». Il s'agit, avait-il précisé, de recourir aux nouveaux lycées et aux écoles primaires possédant un surplus de salles de classes comme solution provisoire. On assistera donc à un nouveau spectacle. Pas du tout agréable à voir : des centaines d'élèves «ambulants». Pourtant, la stabilité constitue, selon les spécialistes, l'une des principales conditions pour l'acquisition pédagogique. Pour atténuer la pression sur les CEM, les syndicats autonomes ont appelé le ministère à amener la moyenne de passage au lycée à 9/20. Un appel resté sans écho. Selon les estimations des syndicats autonomes, les classes au cycle moyen comporteront, en moyenne, entre 45 et 52 élèves par classe. Une violation flagrante des règles de la pédagogie. Côté encadrement, le personnel actuel ne pourra jamais répondre aux besoins exprimés et le ministère est appelé à ouvrir un nombre élevé de postes budgétaires afin de combler le déficit, d'une part, et permettre aux enseignants d'accomplir leur mission dans la sérénité. Le recours aux contractuels, solution de facilité adoptée jusque-là, ne fera que compliquer les choses.