Crainte n C'est bientôt le ramadan, et les ménages algériens redoutent les envolées folles des prix. A vrai dire, les scénarios ne changent vraiment pas d'une année à une autre, étant entendu que le mois de carême est devenu une période propice à tous les dépassements de la part de commerçants véreux sans foi ni loi, qui s'adonnent au jeu malsain de la spéculation. Un phénomène qui a fini par avoir raison du porte-monnaie du commun de nos compatriotes. Les pouvoirs publics, tout autant que les commerçants, sont régulièrement pointés du doigt devant la flambée des prix des produits alimentaires de large consommation. Les autorités déclinent toute responsabilité et accusent systématiquement les «spéculateurs» qui eux, de leur côté, rejettent la balle sur l'Etat, ainsi la flambée des prix est, cette année, au rendez-vous : la pomme de terre se vend en ce moment jusqu'à 40 DA , les laitues au bas mot à 120 DA et la poire à 100 DA. Et Dieu sait, dans quelques jours lorsque le ramadan aura frappé à nos portes, quels seront les prix qui seront pratiqués. Voulant parer au plus pressé, sans doute dans le but de contenir dès ses premiers balbutiements l'inquiétude populaire, les pouvoirs publics ont décidé de prendre les choses en main histoire d'anticiper la course folle des prix. Et même si cela s'apparente à un vieux disque rayé, voire à du-déjà-vu (et entendu), l'Etat tient à rassurer tout le monde. Lui emboîtant le pas, le Bureau national de l'Ugcaa, doit tenir, aujourd'hui à Boumerdès, une rencontre nationale. Il prévoit la finalisation d'un programme d'action quant aux préparatifs du mois sacré. Les commerçants mettent en avant leur souci d' «assurer un bon approvisionnement». Par ailleurs, hier, samedi, le ministère du commerce a rendu public un communiqué relatif aux règles devant être respectées en ce qui concerne les conditions de préparation et de commercialisation des pâtisseries orientales, il se veut une mise en garde (encore une de plus) à l'égard des «commerçants d'un mois». «L'exercice de cette activité (pâtisseries orientales, entre autres) est soumis à l'inscription au registre du commerce sous le code n° 501-205 de la nomenclature des activités économiques soumises à l'inscription à ce registre», lit-on dans le communiqué qui clarifie que «tout commerçant ayant l'intention de changer d'activité, à titre temporaire ou définitif, en vue de l'exercice de cette activité durant le ramadan, est tenu de procéder à la modification préalable de son registre du commerce». Dans le cas contraire, la sentence est sans équivoque. Tout commerçant ou se réclamant en tant que tel aura droit à «des sanctions administratives et pénales prévues et ce, pour l'exercice d'une activité commerciale illégale». Comme d'aucuns l'auront par le passé constaté, le ramadan est une période hautement propice aux «commerces migratoires», un vulcanisateur de tous les jours se découvre, par exemple, une vocation de fabricant «zélé» de z'labias ou de kelb el-louz, le temps de 30 jours de jeûne. Le tout dans des conditions d'hygiène frisant le pitoyable.