Comme partout ailleurs, l'hyène représente un animal rebutant, du fait qu'elle déterre et mange les cadavres humains et les charognes, d'où son sobriquet, en arabe, d'umm el-qubûr (la mère des cimetières). mais cet animal ne se nourrit pas de cadavres et de restes : c'est aussi un excellent chasseur, qui chasse les gazelles et les petits d'animaux. Comme le chacal ou le renard, il pénètre aussi dans les villages et s'attaque au petit bétail. Il s'en prend parfois à l'homme, notamment les enfants et les vieillards sans défense. Mais c'est un animal couard qui s'enfuit quand on lui fait peur. Les bédouins arabes connaissaient ce procédé pour surprendre une hyène : il suffit de faire irruption devant elle, avec une lumière très forte : elle devient hébétée et n'arrive plus à fuir. Ces réactions stupides servent à stigmatiser les comportements irréfléchis ou stupides. Au Maghreb, on traite les fous de madhbu', on dit aussi qu'ils ont ‘'mangé une tête d'hyène !''. Cependant l'hyène se capture facilement et les jeunes sujets pris avant sevrage peuvent s'apprivoiser. Au XVe siècle, Jean Léon l'Africain décrit ce curieux procédé de capture des hyènes. Quand on veut prendre un de ces animaux, on repère sa caverne et on se met à jouer du tambourin. La bête, charmée par la musique, est si enchantée qu'elle oublie la présence des hommes. Ceux-ci lui passent alors une corde autour des pattes et la traîne au dehors.