Comme le chacal, l'hyène est un animal de mauvais augure. Les Arabes comme les Berbères, ont remarqué la démarche déhanchée de l'animal, à cause de son avant-train, plus long et plus puissant que son arrière-train. Cette démarche a valu, en arabe, le sobriquet de hanbu'â, «la boiteuse» à l'animal, sobriquet repris également chez les Touareg qui l'appelle aridal, mot qui signifie, dans d'autres dialectes «boiteux». Comme partout ailleurs, l'hyène représente un animal rebutant,parce qu'il déterre et mange les cadavres humains et les charognes, (d'où son sobriquet, en arabe, d'Umm el Qubûr «la mère des cimetières»), mais cet animal ne se nourrit pas seulement de cadavres et de restes : c'est aussi un excellent chasseur, qui chasse les gazelles et les petits d'animaux. Dans les croyances des bédouins, l'hyène, comme animal malfaisant, sert de monture aux démons. Les sorciers utilisent des organes de l'hyène pour confectionner leurs filtres. Sa démarche, comme son alimentation, son cri et surtout son ricanement passent pour attirer le malheur. Mais parfois le même ricanement, qu'on prend alors pour un rire, est interprété comme un signe de bonheur.