Image n Dimanche 17 août 2008. Il est 9h 05 et le marché Rédha-Houhou (ex-Clauzel), à Alger Centre, est toujours calme. Les vendeurs de fruits et légumes ainsi que les bouchers qui y sont installés tentent, tant bien que mal, d'attirer une clientèle qui ne se bouscule pas. «Arwah tchouf» (viens voir), crie l'un d'entre eux avec l'énergie du désespoir. «Il n'y a pas beaucoup de monde, c'est vrai, mais cela se comprend, les gens font la grasse matinée en cette période», tente d'expliquer un jeune vendeur de fruits. Selon lui, seuls les restaurateurs font leurs emplettes tôt le matin. Tout en affirmant que la frénésie des achats ne s'est pas encore emparée des clients du marché, notre interlocuteur souligne que les prix sont très raisonnables pour le moment. «Mais la donne risque de changer complètement d'ici à quelques jours», avertit-il. Certes, certains produits sont à la portée de tout le monde à l'instar de la tomate et de l'oignon dont les prix varient entre 20 et 30 dinars le kilogramme, ou encore de la pomme de terre, proposée à 35 dinars par certains vendeurs et à 40 par d'autres. Même le concombre et la courgette sont plus ou moins abordables avec des prix oscillant entre 60 et 70 dinars. Pour le reste, «tout est déjà cher», commente une mère de famille, accompagnée de son fils cadet. «Je suis ici depuis plus d'une demi-heure et pour le moment, je n'ai acheté qu'un kilo et demi de tomates», poursuit-elle. D'habitude pourtant, les prix des fruits et légumes connaissent, en pareille période de l'année, une sensible baisse en raison, notamment, de l'abondance de l'offre. Qu'à cela ne tienne, la carotte est cédée, en cette matinée estivale, à 40 dinars, le poivron et le piment à 70 dinars, les haricots verts à 80 dinars, les raisins à partir de 90 dinars. Mais le «record» est détenu par la salade avec 120 dinars le kilogramme ! Même les pommes, dont les prix ont lourdement chuté, ces derniers jours, atteignant le seuil des 10 dinars dans certaines régions, sont devenues inabordables : à 110 dinars, rares sont ceux qui peuvent se les permettre, en effet. Heureusement qu'il y a les poires, cédées pour le moment à 60 dinars, voire moins. S'agissant des viandes, leurs prix demeurent stables, à en croire un boucher : «Ce sont les mêmes prix qu'on applique depuis plusieurs semaines.» Le kilo de viande de veau coûte, chez ce boucher comme chez la plupart de ses collègues, 650 dinars. Alors que le poulet frôle les 300 dinars. Peut-on parler, dès lors, d'une flambée des prix en raison de l'approche de ramadan ? De l'avis des vendeurs interrogés, les prix sont plus ou moins stables. «Ceux de certains produits ont certes augmenté, mais cela n'a rien à voir avec le ramadan», ont-ils fait remarquer. Disent-ils la vérité ? Les jours à venir nous le diront…