Avis n L'Algérien mange mal, très mal même ! C'est du moins ce qu'affirment des médecins. Selon eux, on mange trop sucré, trop salé et trop gras. Ils en veulent pour preuve la progression inquiétante de l'obésité au sein de la population. Une situation qui aurait pu être évitée si l'Algérien avait su préserver le comportement alimentaire qu'il a observé des siècles durant. Ce comportement n'est, en vérité, que la copie conforme du régime alimentaire méditerranéen que d'aucuns considèrent comme le meilleur au monde en ce sens qu'il associe une faible quantité de produits d'origine animale, une forte consommation de poisson, de légumes et de fruits aussi bien frais que secs et une abondance de lipides ajoutés sous forme d'huile d'olive. A bien y regarder, les plats les plus consommés dans notre pays n'ont rien à voir avec ce régime alimentaire. La cause en est toute simple : le poisson, l'huile d'olive, les fruits et les légumes sont devenus inaccessibles pour bon nombre de familles. Il faut dire que de nos jours, le légume le moins cher coûte 60 DA, le prix du fruit le plus abordable avoisine les 120 DA, alors que celui d'un kilo de poisson dépasse les 300 DA. «On veut bien manger sain et équilibré, mais ce n'est pas possible avec le niveau des prix actuel», se plaint un jeune père de famille rencontré devant le marché de fruits et légumes de la rue Rédha-Houhou (ex-rue Clauzel). «Parfois, tu rentres dans un restaurant et tu ne trouves pas de plats à base de légumes», déplore Kader, la trentaine environ, qui habite seul. «Il n'existe pratiquement plus de restaurants qui proposent des plats traditionnels ! Pourtant, la demande ne manque pas», enchaîne-t-il. «A midi, je mange généralement un sandwich ou une pizza car je n'ai pas le temps de revenir à la maison pour faire à manger», indique, pour sa part, Fatma Zohra. «Il y a trop de fast-foods et de pizzerias ! Dans les grandes villes, il n'y a que cela pratiquement», revient à la charge Kader. C'est là où 50% des collégiens d'Alger mangent à midi, a révélé une enquête réalisée, l'année dernière, par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Résultat : la plupart d'entre eux souffrent de perturbations alimentaires, selon les résultats de cette enquête qui a mis en garde contre les effets néfastes des boissons gazeuses sur l'appareil digestif.