Habitude n Depuis trente ans, Mokhtari Lakhdari et sa famille passent leurs vacances à la plage d'El-Kadous. Une fidélité qui n'a pu être entamée par le temps. Pourtant, cette famille possède les moyens de s'offrir des vacances ailleurs, même à l'étranger. Une tente convertie en un salon de luxe, une bouteille de gaz butane, un fourneau, des articles ménagers, quelques matelas et la famille dispose de tout le nécessaire pour des vacances agréables. Pour le chef de famille, un quinquagénaire, «les vacances sont sacrées et il n'est pas question de les rater». Lui et sa famille tiennent chaque année à bien profiter de leur période de repos. Comme je travaille au Sud durant le reste de l'année, je passe mon congé ici à El-Kadous en compagnie de ma femme et de mes deux filles. «J'ai toujours la même motivation et ni l'âge ni autre chose ne peuvent me faire changer d'avis», déclare-t-il fièrement. Et sa femme de confirmer : «Il m'arrive des fois de lui demander de changer de place, mais impossible de le persuader. Pour lui, la décision est bien scellée : «Toute la période de congé doit être passée à El-Kadous». Le bonhomme n'est pas seulement amoureux du site, mais aussi de la natation, puisqu'il affirme avoir pratiqué ce sport dès son plus jeune âge. Pourquoi toute cette fidélité ? El-Kadous est une plage propre et loin du bruit de la ville. Dans les années 80, j'étais le seul à camper sur ce site et même de nos jours, rares sont les familles qui y passent une longue période», répond-il fièrement. Notre interlocuteur se souvient qu'à la fin des années 70, seuls les Russes fréquentaient cette plage et que ce n'est qu'à la fin des années 80 que les Algériens ont commencé à y affluer en masse. L'été n'est pas seulement la saison de vacances, mais aussi celle des visites familiales. Cela est loin de représenter un souci pour M. Lakhdari qui convie ses invités dans son joli salon au bord de la mer. «Je ne permets à personne de me perturber durant cette période. Mes proches connaissent mon adresse temporaire et ils n'ont qu'à y venir s'ils le veulent. Mais, pour moi, il n'est pas question que je me déplace d'ici.» Parfois, dit-il, la tente se trouve envahie par les invités et c'est la joie des retrouvailles dans un site aussi éblouissant.» Ses deux filles ont appris à nager et se débrouillent parfaitement au large. «L'aînée, 27 ans, est née à la plage», ironise le père, faisant allusion au fait que depuis sa naissance, elle se retrouve chaque été au même endroit. Autre résultat qui fait le bonheur du père de M. Lakhdari, la famille ne va que très rarement chez le médecin. A partir de deux heures du matin, El-Kadous devient, en quelque sorte, sa propriété privée. A la fin des vacances, la famille se rend souvent dans les hammams naturels pour y passer près d'une semaine. «C'est notre manière de bien terminer nos vacances. C'est aussi bénéfique pour la santé», intervient l'épouse qui, elle aussi, a appris à nager, même si elle ne se hasarde pas à trop s'éloigner du rivage !