Quant à Dion Cassius, il fait mention, comme Pline, d'archives romaines : «Publius Servilius se fit aussi un nom parce que lorsqu'il était praetor (préteur) il causa la mise à mort, lors d'un spectacle, de trois cents ours et d'autres bêtes sauvages africaines en nombre égal.» Il n'est pas exagéré de penser que la chasse aux ours, pour les besoins du cirque romain, a dû participer à la disparition de l'ours : aux cent ours tués sous Domitius, s'ajoutent des centaines de milliers d'autres animaux dont les ours. Ainsi, au temps d'Auguste, 3 500 ont été abattus, en 80 de l'ère chrétienne, Titus a mis à mort 9 000 animaux et Commode, le plus cruel des empereurs romains, descendait lui-même dans l'arène, pour tuer, à lui seul, 100 ours de Libye ! D'autres témoignages d'auteurs anciens, de diverses époques, évoquent dans leurs œuvres l'ours de Numidie. Ainsi, le poète Virgile mentionne dans au moins deux vers de L'Enéide : «Aceste accourt, hérissé sous ses javelots et sous la peau d'une ourse libyenne» ou encore : «(Evandre) introduisit le grand Enée, il le fit reposer sur une couche de feuilles, recouverte de la peau d'une ourse de Libye.» Le géographe et naturaliste Solin (IIIe siècle de J.-C.) le décrit ainsi : «Les ours de Numidie l'emporte sur les autres, mais seulement par la fureur et par la longueur de leur poil.»