Résumé de la 5e partie n Le seul à avoir peur de la révolte grandissante de Spartacus est Aulus Nigidius qui réussit à convaincre très difficilement le consul Gellius à dépêcher des troupes pour l'affronter... Après quoi, ils attaquent les Romains par surprise sur leurs arrières. S'il s'était agi de citoyens, ceux-ci auraient peut-être résisté, mais les auxiliaires étrangers se jettent dans une fuite éperdue. C'est un massacre, un carnage, et, ce qui est le plus important, Spartacus et les siens peuvent récupérer sur les cadavres cet équipement qui fait la force des armées romaines. A l'issue de l'affrontement, les casques, les glaives, les cuirasses, les boucliers et même les chaussures passent d'un camp à l'autre. Les dix mille esclaves révoltés sont maintenant équipés comme des légionnaires. Ils peuvent quitter le Vésuve et reprendre leurs razzias en Campanie. Après la déroute de Clodius Glaber, Rome réagit mollement et de manière brouillonne. Elle envoie d'autres armées, toujours composées d'auxiliaires, mal commandées et insuffisamment nombreuses, qui affrontent les insurgés en ordre dispersé et se font battre les unes après les autres. Pendant tout l'automne 73, c'est pour elles une succession de défaites humiliantes. Ainsi le préteur Cossinius perd trois mille hommes, lorsque Spartacus l'attaque à l'improviste dans son campement. Au moment de la bataille, il était dans son bain et il n'échappe à ses ennemis qu'en sautant à moitié nu sur son cheval. Le préteur Varinius n'est pas plus heureux. Il a établi son camp en face de celui des insurgés et il fait surveiller celui-ci par ses sentinelles. Seulement, Spartacus imagine une autre ruse. Il fait attacher des cadavres à des poteaux pour faire croire que son armée est toujours là, quitte les lieux en cachette et attaque les Romains par surprise. Là encore, c'est une déroute. L'hiver 73 arrive. Pendant la mauvaise saison, on ne se bat pas. Les deux adversaires reprendront leur affrontement au printemps. Les victoires des révoltés leur ont valu des ralliements en masse. Spartacus a maintenant soixante-dix mille hommes sous ses ordres. Il est toujours basé en Campanie et, loin de rester dans l'oisiveté, il profite de cette inaction pour se renforcer. Il se constitue une cavalerie, en capturant et domptant les nombreux chevaux sauvages de la région ; il poursuit l'instruction militaire de ses troupes. Spartaca est toujours à ses côtés et, si elle n'intervient pas dans la conduite des opérations, son rôle n'en est pas moins important. Pour ces hommes engagés dans une aventure sans précédent et forcément désorientés, elle est une sorte d'autorité morale. Elle leur assure que les dieux sont avec eux, que leur cause est juste et qu'ils auront la victoire. Au printemps 73, les opérations reprennent. Les insurgés séparent leur troupe en deux armées. La première, forte de trente mille hommes, sous le commandement de Crixos, parcourt le sud de l'Italie pour continuer les pillages. La seconde, dirigée par Spartacus, prend la direction du nord. On ne sait pas la raison de cette division des forces : peut-être une divergence entre les deux hommes ou bien agissent-ils de concert, l'un faisant diversion pour permettre à l'autre de quitter le pays. En tout cas, il semble bien que Spartacus ait eu alors l'intention d'emmener ses hommes au-delà des Alpes, dans des régions non soumises à Rome, pour qu'ils s'y installent et vivent une existence d'hommes libres. Chez les autorités romaines, on a enfin pris conscience de la gravité de la situation. Puisque les révoltés ont deux armées, les deux consuls se répartissent la tâche. Gellius part à la poursuite de Crixos, tandis que le second, Lentullus, va tenter de barrer la route à Spartacus. (à suivre...)