Résumé de la 7e partie n Le mythe du loup-garou est très ancien, la croyance en des hommes capables de se transformer en bête féroce remonte à la plus haute antiquité. Les Romains croyaient également aux loups-garous et les redoutaient. On croyait que les forêts étaient infestées de ces monstres et on évitait de s'y rendre seul pour éviter les attaques. On croyait aussi que les loups-garous se rencontraient partout, mais ils étaient plus nombreux dans certaines contrées que dans d'autres. Le nom latin du loup-garou est versipelles mot signifiant, selon Pline l'Ancien, «qui retourne sa peau». Pline cite un auteur grec, dont l'œuvre est aujourd'hui perdue, Evanthes, qui, puisant dans les livres anciens des Arcadiens, parle d'un homme qui a été métamorphosé en loup, après avoir suspendu ses vêtements à un chêne, pour se baigner dans un étang. Le chêne était ensorcelé et le malheureux l'ignorait. Mais le sortilège n'a duré que neuf ans : au terme de cette période, l'homme a retrouvé sa forme et même ses vêtements. De Evanthes, Pline cite également le cas d'un certain Déménète de Parrhasie qui a été transformé en loup-garou après avoir mangé de la chair humaine. Il s'agissait des entrailles d'un enfant qu'on avait sacrifié en l'honneur de Jupiter Lycéen. A cette époque, les Arcadiens procédaient encore aux sacrifices humains. Pline, qui rapporte ces récits, dans son Historia Naturalis, ajoute qu'il ne faut pas ajouter foi à ces croyances : «Les hommes, écrit-il, ne peuvent se changer en loups et inversement les loups ne peuvent se changer en hommes.» Mais les autres auteurs n'étaient pas aussi sceptiques que Pline. Dans les Métamorphoses, l'écrivain latin Ovide (43 avant J.-C. -17 après) rapporte l'histoire de Lycaon, roi d'Arcadie, et de ses cinquante fils. Ces derniers, à l'exception de l'un, Nyctimos, étaient réputés par leur cruauté et leur impiété, et c'est pour les punir que Zeus, le père des dieux, s'est rendu chez eux, sous la forme d'un mendiant. Il leur demande l'hospitalité et les fils de Lycaon, l'ayant reconnu, cherchent à le démasquer. Ils égorgent leur plus jeune frère et présentent sa chair sous forme de plat au dieu. Zeus, indigné, renverse la table et foudroie les criminels, à l'exception de Nyctimos. Il se retourne ensuite vers Lycaon qui a élevé ces monstres et le transforme en loup. Devenu bête, Lycaon conserve des traits de son ancienne forme, ce qui en fait un être moitié homme, moitié bête. Après cette métamorphose, Zeus place sur le trône d'Arcadie Nyctimos. Un autre auteur, du premier siècle de l'ère chrétienne, Aretée de Cappadoce, croyait aux loups-garous et cite de nombreux cas de transformations attestés à son époque. Selon lui, il s'agit d'hommes travaillés par des instincts bestiaux qui trouvent dans le loup la forme idéale pour les satisfaire. Le loup-garou, écrit encore Aretée, s'attaque aux troupeaux qu'il dévore et déchiquette, mais ses proies favorites restent les êtres humains, notamment les enfants, trop faibles pour résister aux attaques. Les loups-garous sortent toujours de nuit, de préférence à la pleine lune, ils hantent les cimetières et les monuments, ils errent, les yeux hagards, hurlant à la mort… Les chiens les poursuivent et parfois les attaquent. C'est pourquoi, quand il reprend sa forme humaine, le loup-garou a le corps couvert de meurtrissures (à suivre...)