Résumé de la 3e partie Aïcha surprend une conversation entre La Behia et une autre voisine et apprend que Daouia prépare son mariage. Elle en est bouleversée. Quand Saïd rentre, elle lui dit, en lui servant le repas : ? Je voudrais que tu m?achètes une autre paire de bracelets comme ceux de ma s?ur Nadia? ils sont vraiment extraordinaires ! ? Attends ? Aïcha ! Dans quelques mois peut-être, mais en ce moment, je ne peux rien t?acheter, les affaires ne sont pas très bonnes. ? Comment ! s?exclame sa femme, tu n?as pas assez d?économies pour me payer des bracelets ? Que fais-tu donc de ton argent ? A moins que tu ne le gardes pour quelque projet? ? Je t?ai déjà dit, Aïcha, de ne pas t?immiscer dans mes affaires? tu t?occupes de la maison, et moi de mon travail. Elle sent que la colère commence à monter chez son mari et elle se tait. «Il lui donne son argent, c?est sûr...» Aïcha projette de parler de sa détresse à ses s?urs, mais elle se retient, sachant au fond d?elle-même qu?il n?y a plus rien à faire. Elle essaye de retenir Saïd en soignant ses tenues, en changeant d?aspect chaque jour, lâchant parfois ses longs cheveux qui lui arrivent jusqu?à la taille, retenus par un simple ruban, ou les nattant en les retenant sur la tête, en une longue couronne d?ébène. Parfois, elle porte tous ses bijoux et quand elle se regarde dans le grand miroir, sa beauté, loin de la satisfaire, ajoute encore à son immense détresse. Quand Saïd, un soir, lui apporte les bracelets convoités elle feint un transport de joie qu?elle est loin de ressentir. A mesure que les préparatifs du trousseau de Daouia avancent, l?effroi et l?impuissance augmentent dans le c?ur de Aïcha, et elle croit déceler une pointe d?ironie dans le regard de Behia et sa fille, et même des autres voisines. Mais la nature secrète de Aïcha l?empêche de hurler son désespoir et de dénoncer la trahison de sa voisine. «Il vaut mieux feindre l?ignorance, elles vont moins savourer leur victoire.» «Mes pauvres enfants ! songe-t-elle, en regardant ses petits jouer sagement dans un coin de la pièce. Il va partir petit à petit et les oublier ! Il en aura d?autres, auxquels il donnera tout son amour ! Mon Dieu !» Et Aïcha s?apitoie sur «son sort», assise au bord de son grand lit, la tête entre les mains. «Que vais-je faire maintenant ?» Et elle remarque que depuis quelques jours, les deux silhouettes ne se rejoignent plus dans l?obscurité du couloir. «Il est sûr de l?avoir, maintenant, songe-t-elle, ils n?ont plus à se cacher.»(à suivre...)