Résumé de la 5e partie Voyant son foyer menacé, persuadée que Saïd allait épouser Daouia, Aïcha décide de se débarrasser d?elle. Elle l?attend, tard le soir, et l?étrangle. Puis elle se dirige furtivement vers l?escalier, ouvre la porte d'entrée, et grimpe sans bruit dans sa chambre qu?elle referme à clé doucement. Pendant plusieurs heures, la grande maison continue de dormir, et ce ne sont que quelques minutes après l?appel à la prière du fedjr, qu?elle entend un hurlement suivi d?exclamations et de portes qui s?ouvrent avec bruit. ? Que se passe-t-il ? demande-t-elle, les cheveux ébouriffés, en regardant ses voisins rassemblés dans le diwan, hommes et femmes, blêmes. ? Tu n?as pas entendu ? On a tué cette pauvre Daouia. ? Quoi ? Daouia ! Tuée ? Quoi ? Et elle s?élance dans l?étroit escalier de marbre. La jeune fille gît au milieu du diwan, entourée des voisines, sa mère évanouie à ses côtés. Les gens s?affairent autour d?elles. Le vieux Mohamed, qui a découvert sa fille, garde encore en main, hébété, le petit seau d?eau pour ses ablutions, allant et venant de sa chambre au diwan. ? Qui l?a tuée ? Une jeune fille ! Mon Dieu ! Aïcha est atterrée. ? C?est sûrement quelqu?un venu du dehors ! dit Toma, la porte était ouverte ! Pourtant mon fils, rentré le dernier, l?a refermée derrière lui ! Qui l?a ouverte à nouveau ? ? C?est l?affaire de la police, dit un voisin de Daouia. Quand elle retrouve ses esprits, La Behia pose la tête de sa fille sur ses genoux et, lui caressant le front, s?exclame : ? Ma pauvre fille ! Tu allais tendre ta main au henné ! C?est une joie que Dieu n?a pas voulu m?accorder ! Ma pauvre Daouia, vierge parmi les vierges du paradis. Que soit maudit mille fois celui qui a porté la main sur toi ! Que vais-je dire à ton fiancé, à ta belle-mère ? On a tué ma fille chérie ? On a tué ma Daouia ! Que va dire Allaoua, ton futur mari ? Et ta chambre qu?il a préparée pour toi ? Allaoua, fils de ma s?ur, viens voir ta «aâroussa». ? Allaoua, ton neveu, trouvera une autre femme, dit Toma, en pleurs, c?est elle qui est à plaindre, fauchée en pleine jeunesse ! Sans bruit, se coulant contre le mur, Aïcha remonte dans sa chambre qu?elle referme à double tour. Elle s?assied à terre, écarte les cuisses et se frappe la tête à grands coups, silencieusement.