Détention Présentés à la justice, les quatre hommes sont placés sous mandat de dépôt, bien que Kamel, ne cesse de crier son innocence depuis la découverte du détournement. Pendant les trois premiers mois de son incarcération, Samia se démène comme un beau diable, afin de lui constituer les meilleurs avocats, et lui rendait visite au parloir toutes les semaines. Cependant, à mesure que le temps passait et devant la lenteur de l?instruction, l?affaire se révéla de plus en plus scabreuse, Samia commence à se lasser de cette triste situation. Ses visites s?espacèrent donc et quand son mari la questionna sur ce changement, Samia répondait qu?elle manquait énormément d?argent. Six mois plus tard, Samia interrompit ses visites. Une année plus tard cependant, il recouvra la liberté, car l?instruction prouva son innocence. Néanmoins, la joie des retrouvailles s?avère bien éphémère. Le couple réside dans une petite localité où rien ne passe inaperçu. Accablé, Kamel apprend que pendant son incarcération, sa femme l?a trompé avec deux hommes. Mieux encore, à la suite de sa première liaison avec Mourad, un quadragénaire, père de famille, elle se retrouve enceinte. Lorsqu?elle en parle à son amant, le suppliant de l?épouser, il lui rit au nez. «Epouser une femme déjà mariée, mais tu es malade», lui lance-t-il. Dépitée, Samia avorte. Cinq semaines plus tard, elle rencontre Toufik, un célibataire de 30 ans qui devient son amant. Ces révélations sidèrent Kamel qui s?empresse de déposer une plainte contre sa femme et ses amants pour adultère. Ecroués tous les trois, ils sont jugés quelques semaines plus tard. Cependant, Kamel souffre comme un damné. «Ce cauchemar m?écorche vif, dit-il, beaucoup plus que ce que j?ai enduré en prison, car jamais l?idée de cette trahison ne m?a effleuré l?esprit». Le procès se déroule le 10 novembre 2003 au tribunal de Bir Mourad Raïs et les avocats de la défense réussissent à tirer leur épingle du jeu malgré les 3 ans requis par le ministère public à l?encontre des accusés. En effet, les défenseurs se basent sur l?article du Code pénal, réprimant l?adultère et le détaillant par le fait que ne sont punis pour ces actes que les hommes ou les femmes surpris en flagrant délit, dans une voiture, un domicile, un hôtel ou autre. Dans ce dossier, poursuivent-ils, aucun des cas cités ne figure. Ainsi les mis en cause bénéficient d?un acquittement. La victime et l?avocat général cassent le jugement. Moins d?un mois plus tard, le 20 décembre 2003, les accusés se retrouvent devant un tribunal d?appel de Bir Mourad Raïs. A la barre, ils nient encore et toujours l?accusation de Kamel contre eux. Formel celui-ci réplique que les preuves en sa possession et au niveau de la justice ne risquent de tromper personne. Dans sa déposition, il murmure : «Aucun homme au monde ne pensera jamais à humilier sa femme et à nuire à sa propre réputation. Heureusement que je n?ai pas commis le pire en apprenant ces nouvelles. Je m?en suis remis à Dieu et à la justice ; c?est donc à elle de trancher et de me rendre mes droits de mari déshonoré et trahi.» De son côté, l?avocat général requiert 3 ans à l?encontre des prévenus. Le juge prononce un peine d?une année pour chacun.