Résumé de la 19e partie n Bohannon laisse T. Hodges au ranch et va interroger Belcher dans sa cellule... Grand, petit. Gros, maigre ? Habillé comment ? — Je l'ai entendu marcher, c'est tout. May intervient de sa voix douce : — C'était Kelly, n'est-ce pas ? Ton fils, Kelly ? — Oh, répond Belcher, et il se passe une main sur le visage. Il est mouillé dans cette histoire, maintenant ? — Depuis hier soir, dit Bohannon. Il est monté là haut et tu as tiré avec le pistolet. C'était donc après que Mr Lubowitz s'est fait descendre, après que l'assassin a jeté l'arme sur ton camping-car. Mais Belcher secoue sa tête hirsute. — C'était pas lui. C'était un type plus gros. Plus grand. Plus lourd. Kelly a le crâne rasé. Celui-là avait des cheveux. — C'est tout ? insiste Bohannon. Et ses vêtements ? Sa voix ? Tu ne vois pas autre chose ? — Il est arrivé en faisant craquer les branches. (Belcher sourit. Il a des dents en mauvais état.) C'était peut-être un ours... — Tu ne veux pas nous aider à te sortir de ce pétrin ? Très bien. (Bohannon soupire, se redresse, scrute à travers les barreaux.) Vern ? Fred May dit : — Et Kelly. Tu ne veux pas l'aider ? Un garde avec un gros pistolet qui lui bat la hanche dans son étui entre et déverrouille la porte de la cellule. Bohannon sort, May sur ses talons. La porte se referme. Ils suivent le garde le long du couloir. — Et Belcher lance : — Ça aurait pu être une femme ! Bohannon ne ralentit pas l'allure mais il sourit et fait : ` — Ah ! Il gare la camionnette verte en épi face au drugstore. Deux vieux huskies aux yeux clairs le regardent passer devant eux. L'un d'eux vient flairer ses bottes. Il entre dans la boutique brillamment éclairée et s'immobilise, cherchant des yeux Mrs Vanderhoop. La voici, tout au fond, au comptoir des ordonnances. Il voit en s'approchant qu'elle est en train de parler avec un petit chauve qui joue du violoncelle dans les ensembles classiques de la région. Mrs Vanderhoop, épouse du pharmacien qui possède le seul et unique drugstore de Madrone, est elle-même une musicienne passionnée à ses heures perdues. Piano. Mais Bohannon croit se souvenir qu'elle chantait jadis. Elle le voit et lui fait un sourire, s'excuse d'abandonner le joueur de violoncelle et vient vers lui – cheveux gris, silhouette mince, avec une prédilection pour les jupes tissées main, les tuniques navajos, les bijoux indiens. — Monsieur Bohannon ? (A voir son expression, elle est sérieusement affectée.) C'est horrible, n'est-ce pas, ce qui est arrivé à ce malheureux... Liebowitz ? — Lubowitz, corrige Bohannon. Ecoutez. Je voudrais savoir si ce qu'on m'a dit est vrai. Qu'il était venu ici pour voir sa belle-sœur, Mary Beth ? Ne l'aurait-il pas rencontrée lors des obsèques de la sœur de Mary Beth, sa propre femme ?