La Russie et l'Allemagne se sont mises d'accord, hier samedi, pour «mettre un terme» aux tentatives de faire monter la tension en Europe à la suite du conflit russo-géorgien, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères. Lors d'une conversation téléphonique, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, « se sont mis d'accord sur la nécessité de mettre un terme aux tentatives d'utiliser la situation autour de la Géorgie pour faire monter la tension en Europe en spéculant sur les menaces non existantes concernant d'autres pays post-soviétiques », souligne le ministère russe dans un communiqué. Le texte fait allusion aux propos du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner qui avait estimé que Moscou pouvait avoir, après la Géorgie, « d'autres objectifs » dont « la Crimée, l'Ukraine, la Moldavie ». Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a également rejeté une telle possibilité dans une interview à la chaîne allemande ARD. En Crimée (sud de l'Ukraine), « il n'y a pas eu de conflit ethnique » et « nous avons reconnu depuis longtemps les frontières ukrainiennes », a-t-il déclaré. Ces déclarations russes interviennent à deux jours d'un sommet extraordinaire de l'Union européenne à Bruxelles sur la crise géorgienne. Dans le contexte du sommet, MM. Lavrov et Steinmeier ont également discuté de la « possibilité d'une participation » de représentants de l'Union européenne dans « la surveillance des zones de sécurité autour de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie», territoires séparatistes géorgiens dont la Russie a reconnu mardi l'indépendance malgré les protestations des Occidentaux. Un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a confirmé que ce coup de téléphone a eu lieu entre les deux ministres.