Résumé de la 9e partie n Tandis qu'en Angleterre, Faulds essaie de faire reconnaître la méthode d'identification par les empreintes digitales, en France, Bertillon lance l'anthropométrie. Alphonse Bertillon explique à ses collègues les principes de l'anthropométrie qu'il définit comme la science de la mesure physique des caractéristiques humaines. — Quatorze mensurations suffisent, comme la taille, les pieds, les mains, le nez et les oreilles… On l'interrompt. — Mais des individus peuvent présenter les mêmes mensurations, lui dit-on, moqueur — Oui, mais la probabilité est infime ! — Comment cela ? — Eh bien, avec les quatorze mensurations, il n'y a qu'une chance sur deux cent quatre-vingt-six millions pour qu'on retrouve les mêmes mensurations chez un autre individu ! On oublie qu'il est le fils d'un spécialiste en statistiques ! Malgré ces explications, on se moque de Bertillon, quand il se met à prendre les mensurations des détenus. Il se faisait aider par deux employés. Il prenait toutes les mesures, établissait des fiches pour chaque détenu. Il se faisait aider par une jeune femme, d'origine allemande, qu'il devait épouser plus tard, Amélie Notar. Au début du mois de janvier 1883, le fichier établi par Bertillon comporte 500 fiches. Un mois après, il en comporte 1 600. c'est le nombre de détenus qu'il a examinés. Mais deux mois se sont écoulés depuis le délai fixé par le nouveau préfet de Paris : si le système ne permet pas l'arrestation d'un détenu, l'expérience sera arrêtée ! Les jours passent et Bertillon continue à enregistrer les prisonniers… Le 20 février, soit dix jours avant l'expiration du délai, Bertillon enregistre de nouveaux prisonniers, sous l'œil moqueur de ses collaborateurs. — Quel est votre nom ? — Dupont… C'est le sixième Dupont qu'il enregistrait. C'est à croire que les délinquants affectionnent particulièrement ce nom ! Il prend les mensurations. Ce visage lui dit quelque chose, mais Bertillon n'a pas une grande mémoire visuelle. Il mesure le crâne, sa longueur et sa largeur, prend les mesures du pouce et de l'auriculaire. Cet homme, il lui semble avoir déjà pris ses mensurations. Alors, il le laisse un moment, confiant le reste des mesures à ses collaborateurs, et va consulter son fichier. Il cherche une fiche. Les mensurations de ce Dupont correspondent à celles d'un autre délinquant appelé Martin. Bertillon va vers lui. — Vous, je vous connais ! — C'est la première fois qu'on m'arrête ! — Non, vous vous appelez Martin et vous avez été condamné pour un vol de bouteilles ! L'homme, confondu avoue. Les collaborateurs de Bertillon sont stupéfaits.