Le ramadan de cette année a été entamé pratiquement dans le même esprit que celui des précédentes années : disponibilité et abondance sur les marchés, mais aussi hausse injustifiée des produits de première nécessité aux premiers jours de ce mois, a-t-on constaté dans quelques marchés de proximité. Chaque commerçant, avec ou sans registre du commerce, essaie, pour se «justifier», de rejeter la balle à d'autres parties. Tous ces opérateurs se seraient donné le mot pour relever la barre des produits qui, pourtant, ne «payaient pas de mine» il y a quelques jours, alors que la région vivait au rythme d'une saison estivale exceptionnelle, de par le nombre d'estivants qui ont foulé le sable des plages. Région productrice de plusieurs variétés de légumes, d'ailleurs exportées dans différentes contrées européennes, et véritable réservoir qui alimente plusieurs régions de l'est et du centre du pays, Jijel voit malheureusement ses produits s'écouler sous ses yeux à des prix qui dépassent l'entendement. L'inexistence jusque-là d'un marché de gros à même d'organiser et de réguler le circuit de distribution est, sans doute, à l'origine du dysfonctionnement de ce secteur, notent certains observateurs. Tout récemment, une décision a été prise à l'échelle locale pour créer des marchés de détail et de proximité à l'effet de réorganiser cette fonction, presque livrée à elle-même et qui se débat dans l'anarchie depuis bien longtemps. D'importantes superficies de la région sont couvertes de serres. A El-Kennar, El-Mzaier et ailleurs, la plasticulture a fait des percées «miraculeuses» au cours de ces dernières années, situant la wilaya de Jijel au 3e rang national, après Biskra et Tipaza. La cherté du produit agricole incombe à certains intrants qui sont payés à des prix élevés, rétorquent des producteurs et autres intermédiaires. Dans tous les cas de figure, le consommateur reste le «dindon de la farce», quelle que soit la saison. Jijel est l'une des villes les plus chères d'Algérie et peut même faire concurrence avec les grandes métropoles étrangères qui se distinguent par la cherté du niveau de vie, a confié, non sans une pointe d'humour, un observateur averti. A Jijel, les premiers jours du ramadan ont été observés sous un soleil de plomb.