Résumé de la 64e partie n Sans-abri n Les locataires ont essayé à plusieurs reprises de le chasser, mais comme la porte ne ferme pas, il est à chaque fois revenu. «La charité, s'il vous plaît, j'ai faim !» On le connaît, bien, le mendiant qui écume les rues d'Alger-Centre et que l'on retrouve même dans la banlieue proche. Il est dans tous les marchés, on le retrouve, le vendredi, à la porte des mosquées, ou alors dans les cimetières. Souvent, il a une cigarette à la bouche, des cigarettes qu'il mendie également aux passants. «la charité, Dieu vous le rendra !» On ne connaît pas son nom, mais tout le monde le connaît sous le nom de tellab, «le mendiant». On ne lui connaît pas de famille – certains disent qu'il vient de loin, de la campagne –, il n'a pas d'amis, à l'exception des autres mendiants, des clochards et des ivrognes, qui, le soir, se réunissent sous les arcades des bâtiments de la ville. Il les côtoie, parfois, ils se disputent avec lui, mais il n'a pas de véritables relations avec eux. Certains lui proposent parfois de boire un coup avec lui, mais il refuse. — Je ne bois pas ! En réalité, il est très porté sur la bouteille, mais il préfère boire seul. Ses journées sont toujours les mêmes. Après avoir mendié toute la journée, il prend place, le soir, dans la cage d'un escalier et dort sur un carton. Les locataires ont essayé à plusieurs reprises de le chasser, surtout après avoir découvert, dans ses hardes, des bouteilles de bière, mais comme la porte ne ferme pas, il est à chaque fois revenu. Comme il ne constitue aucun danger, on a fini par le laisser en paix. — Tu peux rester, mais ne salit pas la cage ! — Je ne la salirai pas, dit-il. — Promets de ne plus boire ! — Mais je ne bois jamais ! — Et ces bouteilles trouvées dans tes bagages ? — Elles étaient là, à mon arrivée ! — Mais les mégots de cigarettes, c'est toi ! Alors, qu'on ne te prenne plus à fumer, tu pourrais mettre le feu ! Et il jure : — Vous pouvez me croire, je ne bois pas et je ne fumerai qu'à l'extérieur ! En tout cas, les jours suivants, on ne trouve plus de bouteilles. Et pour montrer sa bonne volonté, il enlève toujours les reliefs de ses repas, surtout les soupers, puisque, dans la journée, il mange dehors. Vers midi, il se pointe devant les gargotes ou les restaurants. — J'ai faim ! On lui donne de la petite monnaie, mais certains clients lui payent parfois un casse-croûte, et parfois un véritable repas. Souvent, après avoir fini le service, les restaurateurs lui donnent les restes de repas. — Tiens, c'est pour ton repas ! Il prend tout ce qu'on veut bien lui donner et mange. — Merci ! merci ! (à suivre...)