Sellette n S'il y a vraiment deux entraîneurs qui jouent leur tête aujourd'hui, à l'occasion de la tenue de la 5e journée de championnat de Nationale Une, ce sont bien Bernard Simondi et Ameur Djamil. Dans notre édition d'avant-hier, nous évoquions la situation des entraîneurs des clubs de Nationale Une où déjà quatre ont plié bagage au bout de quatre journées de compétition, voire avant même le début de celle-ci (pour la JS Kabylie et éventuellement le RC Kouba qui attend son intégration au groupe d'élite, mais qui a déjà consommé trois techniciens). Aujourd'hui, se déroulera la cinquième journée et avec elle le spectre du limogeage qui planera à chaque fois sur la tête des entraîneurs, et plus particulièrement sur deux d'entre eux en particulier : le Français de l'Entente de Sétif et l'Irakien du Mouloudia d'Alger. Le premier fait l'objet depuis plusieurs jours d'une campagne de déstabilisation de la part d'une frange de supporters qui sont en train de le harceler en le poussant à rendre son tablier. Cette campagne rappelle extraordinairement dans sa conception et sa démarche celle qui a visé, il y a une année, Noureddine Saâdi qui avait, à l'époque, remplacé le Suisse Charles Roessli, mais qui, au bout de quelques rencontres, a été la proie d'une bande de «voyous» qui venaient l'insulter à chaque séance d'entraînement. L'actuel coach de l'Itihad Tripoli avait beau demander une protection de l'équipe et un entraînement à huis clos, la direction du club sétifien est restée de marbre. Simondi, lui, fait l'objet du même procédé de la part de cette frange de supporters extrêmement virulents qui lui en ont dit des vertes et des pas mûres lors du dernier match amical contre le MO Constantine. Pour l'instant, le technicien français fait de la résistance et selon certaines sources, il aurait même demandé qu'on lui paye la moitié de son dû (soit 9 millions de dinars) et quitter le club de Aïn El-Fouara à «l'amiable». Mais les dirigeants n'ont rien voulu savoir, laissant planer le suspense et l'épée de Damoclès sur la tête de leur entraîneur qui, ce soir, jouera gros avec la venue de l'USM Alger d'Oscar Fullone qui n'a pas encore goûté à la défaite depuis le début de la saison. L'autre entraîneur sur la sellette n'est autre que le Mouloudéen Ameur Djamil qui en quatre journées de championnat est passé du statut de messie à celui de renégat. Au point que la question qui taraude aujourd'hui les supporters et les dirigeants est : les jours de l'entraîneur irakien du MC Alger sont-ils comptés ? Le départ manqué en championnat, ajouté à celui du dernier voyage d'Ameur Djamil en Jordanie, la semaine dernière, a fait naître toutes les incertitudes dans la maison mouloudéenne où certains dirigeants auraient déjà commencé à chercher un remplaçant à celui que certains ont élevé au rang de messie pour avoir aidé à sauver l'équipe de la relégation. Et voilà qu'on reparle de François Bracci parce que deux dirigeants influents entretiennent de bonnes relations avec le Corse au point de vouloir le relancer à la barre technique de l'équipe de Rachid Belhout qui vient d'être «chassé» par l'USM Annaba et son président Menadi qui avait pourtant promis de le garder même si l'équipe descendait en seconde division ! La rumeur a tellement enflé à ce sujet que Ameur Djamil s'est retrouvé déstabilisé, ce qui l'a contraint de demander à rencontrer son président Sadek Amrous. Cela s'est fait au siège du club, il y a deux jours. Deux coachs sur le gril, serait le slogan de cette cinquième journée de championnat de Nationale Une. En cas de faux pas cet après-midi face à l'ASK Que fera Amrous ? l Le président mouloudéen a, à cette occasion, réitéré son engagement à garder l'entraîneur : «Djamil est et restera au Mouloudia et a toute ma confiance. Ce qui se raconte, ce ne sont que des rumeurs auxquelles il ne faudrait pas prêter attention.» Mais combien de présidents ont claironné ce refrain avant de passer à l'acte. Car même si l'Irakien a signé un contrat en bonne et due forme, on trouvera toujours une astuce ou un compromis à l'amiable pour s'en débarrasser, surtout lorsque les joueurs eux-mêmes se mettent à critiquer ouvertement et publiquement leur coach. Cet après-midi au stade Omar-Hamadi de Bologhine, face à une coriace équipe de l'AS Khroub et devant la défection de plusieurs joueurs (qui pour blessure, qui pour suspension), Ameur Djamil met lui aussi sa tête en jeu. En cas de faux pas, il sera difficile pour Amrous, déjà contesté par certains de ses pairs, de maintenir Djamil contre vents et marées, en tous les cas ce sera très difficile.