Le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Nayef Ben Abdel Aziz a espéré, hier, que son pays ne serait pas obligé de « recourir à la force » pour assurer la sécurité du pèlerinage à La Mecque, dans une mise en garde aux pèlerins iraniens. « Nous espérons ne pas être obligés de recourir à la force » pour assurer la sécurité des pèlerins, a déclaré le prince Nayef dans une conférence de presse à La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite, avant le début du pèlerinage qui rassemble 2,5 millions de fidèles au moins. Le responsable saoudien était interrogé sur les appels de dirigeants iraniens à manifester contre les Etats-Unis et Israël pendant le pèlerinage. « Il n'est pas permis d'entreprendre des actions qui ne font pas partie du rituel (...) et nous ne permettrons pas que l'on porte préjudice au hadj ou aux pèlerins », a martelé le prince Nayef. Mais il s'est voulu rassurant sur les intentions des Iraniens. « Nous avions entendu différentes déclarations iraniennes mais les dernières venant de responsables iraniens qui sont ici semblent indiquer que les pèlerins de ce pays vont se consacrer uniquement au rituel. » Riyad a déjà demandé à l'Iran de ne pas politiser le hadj suite à des appels à une manifestation antiaméricaine et anti-israélienne à La Mecque. En 1987, la répression par la police saoudienne d'une manifestation de pèlerins iraniens avait fait 402 morts, dont 275 Iraniens. Les relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran s'étaient tendues et les Iraniens avaient été interdits de pèlerinage jusqu'en 1991. A propos de la rébellion dans le nord du Yémen, le prince Nayef a réaffirmé « la condamnation de l'Arabie Saoudite de toute atteinte à la sécurité de ce pays frère » et demandé « aux autres pays de ne pas s'ingérer dans ses affaires ». Il n'a pas commenté les opérations militaires de l'armée saoudienne à la frontière avec le Yémen pour empêcher, selon Riyad, des infiltrations de rebelles chiites yéménites. Mais il a assuré qu'« il y a (du côté saoudien) des forces capables de défendre notre territoire et empêcher les atteintes à notre sécurité ». Il a aussi affirmé que les forces de sécurité saoudiennes étaient capables en même temps d'assurer la sécurité du pèlerinage de faire face à toute infiltration aux frontières, dans une allusion à une possible attaque d'Al Qaîda pendant le hadj. Evoquant les actes terroristes, le prince Nayef, a estimé qu'« ils sont contraires aux enseignements de l'islam parce qu'ils visent les innocents » et assuré que son pays « collabore avec toutes les nations, notamment arabes et musulmanes, pour les éradiquer ».