Le ministre de la Santé a reconnu, dans la communication qu'il a présentée devant le président de la République, que notre pays souffre d'un manque de personnel paramédical. Certes, le problème ne se pose pas avec acuité à l'heure actuelle, mais il risque de l'être dans les prochaines années. C'est du moins ce que prédisent des responsables du secteur. A ce propos, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, a affirmé dans la communication qu'il a présentée devant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre des auditions annuelles consacrées aux activités du gouvernement, que son secteur «souffre encore d'un manque de personnel paramédical qui reste à rattraper». Et de préciser que le besoin supplémentaire attendu entre 2010 et 2015 est de l'ordre de 40 000 cadres ! Sans une nouvelle politique de gestion des ressources humaines, il sera bien difficile de réaliser un tel objectif. C'est que les politiques suivies jusque-là ont montré leurs limites, d'où la nécessité de les revoir. Dans ce sens, les syndicats du personnel paramédical relèvent que la profession n'est plus attrayante comme elle l'était par le passé en raison, notamment, des «salaires dérisoires». Certes, ceux-ci ont été revus à la hausse à la faveur de l'augmentation des salaires de la Fonction publique décidée par le gouvernement. Mais force est de souligner qu'ils restent en deçà des attentes du personnel, selon ses représentants syndicaux. De plus, les conditions de travail sont, dans bien des cas, déplorables, et ce, malgré les améliorations introduites au niveau des structures du secteur, ces dernières années. La sonnette d'alarme est donc tirée ! Cela étant, le corps médical a connu, selon les explications fournies par le ministre de la Santé au président de la République, «un accroissement de près de 70% durant cette décennie dans les structures publiques, passant de 21 000 praticiens, dont 4 000 spécialistes, en 1999 à 35 000 praticiens, dont 13 000 spécialistes, en 2007». Cet accroissement a permis, a ajouté M. Barkat, de renforcer la présence des médecins spécialistes à l'intérieur du pays : «C'est ainsi que le nombre de médecins spécialistes exerçant aujourd'hui dans les structures de santé publique, à travers les wilayas des Hauts-Plateaux, est passé de 307 en 1999 à 2 174 en 2007. Pour les wilayas du Sud, les médecins spécialistes, qui n'étaient que 80 en 1999, ont atteint 1 000 en 2007».