Résumé de la 12e partie n Follement éprise d'Alexander, Georgie-Ann laisse voguer son imagination en rêvant de vie commune avec lui dans la belle maison qui lui plaît tant... Quelle que soit ta décision, continuait ma mère, il va te falloir soit reculer, soit aller de l'avant, ma chérie. La deuxième possibilité serait préférable. — Oui, maman, répondais-je en souriant. Puis vint ce jour du mois d'août où Alexander me dit : — Le tableau sera fini demain. La chaleur plaquait ses cheveux, aplatissant ses boucles. On aurait dit Jules César. — Et puis, ajouta-t-il gravement, je crois qu'il vaut mieux que je vous le dise : quelqu'un s'intéresse à la maison. La température baissa soudain de vingt degrés. Je restai figée. — Ma maison ? — J'en ai bien peur, Georgie-Ann. Maintenant, comme je vous l'ai déjà dit, il sera possible, si seulement vous voulez bien vous remettre à travailler, de vous faire obtenir un prêt. Est-ce que vous y avez pensé ? Non. Bien sûr que non. Je m'étais persuadée qu'un miracle se produirait. Que mon portrait rapporterait suffisamment d'argent pour bloquer la vente. Qu'Alexander me demanderait de l'épouser. Et qu'ensuite, nous vivrions heureux – dans la maison – et aurions beaucoup d'enfants. Alexander dit : — L'année universitaire va bientôt commencer. Est-ce que vous ne pourriez pas demander à la faculté de vous reprendre ? Même pour un emploi à temps partiel ? Ça montrerait au moins à la banque que vous êtes de bonne volonté. Retourner dans une salle de classe ? Parler à de jeunes boutonneux de la fusion des esprits ? Eh bien, je ne m'en sentais pas davantage capable que d'aller acheter au supermarché des pêches et des prunes en conserve quand tout ce que j'avais jamais souhaité m'attendait à la maison. — Non, fis-je d'une voix étranglée. C'est impossible. — Vous devriez y réfléchir, Georgie-Ann. Et puis, avant même que j'aie eu le temps de digérer les paroles d'Alexander, le mois d'août s'était écoulé et le premier lundi de septembre arriva – tout au début du mois, cette année-là. Crayons taillés... rentrée des classes. La vie sociale aussi reprit son cours. Mère commençait à organiser son pèlerinage annuel à New York, pour la saison lyrique. Alexander était débordé par la préparation, à Atlanta, de son triomphe futur. Quand il m'appelait, à peine une fois par semaine désormais, c'était dans le but de me convaincre d'assister au vernissage. La galerie Callendar attirait, d'après lui, de prestigieux collectionneurs. Mon portrait serait la pièce maîtresse de l'exposition. Tout le monde aurait envie de rencontrer le modèle. Bien entendu, je ne voulus même pas en entendre parler. Affronter le monde et, en plus, sous le feu des projecteurs ? Tous ces regards braqués sur moi... C'était une situation inimaginable. (à suivre...)