Détermination n En dépit des conditions, loin d'être favorables à une bonne préparation, les concernés semblent décidés à fournir davantage d'efforts afin de passer au palier supérieur. Un nombre assez important d'étudiants passent ce mois de carême dans les campus universitaires. Il s'agit de ceux qui n'ont pas réussi aux examens pédagogiques du précédent exercice et qui sont, par conséquent, contraints de tenter leur ultime chance : les examens de rattrapage. Et comme beaucoup d'étudiants ont profité de la période des grandes vacances pour travailler, ils ont regagné les résidences universitaires dès les premiers jours de ce mois de septembre afin de se préparer aux examens. «En été, il m'était impossible de réviser. Je travaillais du matin au soir et avec la chaleur suffocante de ma région, je ne pouvais même pas penser aux études ou plutôt me rappeler les examens de rattrapage…», témoigne Abdelhamid, étudiant en troisième année de philosophie, originaire de Sidi Aïssa. Notre interlocuteur affirme qu'il est venu à la cité universitaire de Ben Aknoun dix jours avant les examens pour tenter de réviser quelques leçons au hasard. «Si la chance me sourit, je passerai en quatrième année. Sinon, tant pis», dit-il. Abdelhamid n'est pas le seul à faire ce choix. Leur histoire est presque la même. Ils n'ont pas pu se préparer chez eux et sont revenus plus tôt aux résidences universitaires afin de «tenter de rectifier le tir», affirment-ils à l'unanimité. Toutefois, la coïncidence de ce rendez-vous d'épreuves pédagogiques avec le mois sacré de ramadan n'est pas pour arranger leurs affaires. En sus du défi de la révision, le ventre creux, ils doivent passer au moins trois heures à faire la queue devant le restaurant universitaire pour avoir une chance de se faire servir parmi les premiers. D'ailleurs, la décision de l'ouverture de ces restaurants a été prise, dit-on, à la dernière minute et à la suite des réclamations de certaines organisations estudiantines. «C'est pour la première fois que nous bénéficions de la restauration pendant la période des examens de rattrapage. C'est peut-être une autre forme de restos du cœur», ironise Karim, étudiant en interprétariat et traduction. Pour les étudiantes, la restauration n'est pas un problème, puisque la plupart préparent leur f'tour elles-mêmes. «Même si nous sommes parfois contraintes de faire la queue, nous ne la faisons que pour les desserts et la viande. Sinon, nous préparons tout dans la chambre. C'est une occupation et en même temps, ça nous permet de gagner suffisamment de temps pour les révisions», témoigne un groupe d'étudiantes. Le ramadan est aussi la période des veillées. Si pour les étudiants, les nuits ramadanesques constituent la période la plus adéquate pour la révision, certains ne se privent pas d'une virée en ville ou une partie de dominos. Pour nos interlocuteurs et interlocutrices, le plus important est de «réussir à arracher le passage au pallier supérieur». Un défi que tous semblent décidés à relever, même si les conditions ne sont pas réunies pour leur faciliter la tâche.