La corruption ne fait pas seulement des nantis et des pauvres. Elle tue. Et ses millions de victimes dénombrées chaque année sont les enfants, précisément ceux de moins de cinq ans qui vivent principalement en Afrique.L'un des continents les plus touchés par cette gangrène qui n'épargne pas le secteur de l'eau. Conséquence, cupidité des compagnies étrangères aidant, des maladies hydriques et manque d'assainissement. Le secteur de l'eau est gangrené par la corruption et la cupidité des compagnies étrangères, ce qui tue des millions d'enfants et aggrave la pauvreté, a averti, hier, Peter Eigen, président sortant de l'organisation Transparency International (TI). «L'Afrique est l'une des régions les plus frappées par la corruption, qui est responsable des faibles progrès dans le domaine de l'eau et de l'assainissement sur le continent». Dans le monde entier, «la corruption tue chaque année onze millions d'enfants parmi les moins de cinq ans, qui meurent de maladies hydriques curables et causées par le manque d'assainissement», a ajouté M. Eigen. «La terre compte 1,2 milliard de personnes ayant des problèmes d'accès à l'eau potable, et 2,6 milliards souffrant d'un manque d'accès à l'assainissement», a-t-il poursuivi. M. Eigen présentait un rapport thématique de TI sur le sujet qui épingle les gouvernements et les compagnies «qui se livrent à des pratiques de corruption envers les décideurs et perpétuent l'état de pauvreté dans lequel croupissent les populations». Le document met aussi en cause la Chine et l'Espagne, soupçonnées d'être «des pollueurs d'eau, qui surexploitent les ressources et se livrent à des pratiques de corruption». Le Lesotho et l'Inde sont incriminés pour détournement de fonds et manipulation des marchés. Le Paraguay, le Malawi, l'Equateur, le Bangladesh, la Mauritanie, le Kenya et le Zimbabwe sont également désignés pour leur mauvaise gestion de l'eau et des infrastructures sanitaires.