Il n'est pas conseillé de passer en fin d'après-midi dans certaines rues du centre-ville, rue des Martyrs, rue du Bey, rue Abdallah, rue du 17-Juin, rue Didouche-Mourad : les disputes sont quotidiennes et ni les rondes de police ni le voisinage des mosquées n'arrivent à calmer les esprits. Rues commerçantes et, inévitablement, à forte densité de population et fréquentées par la pègre locale, les sujets de disputes ne manquent pas. Les victimes sont généralement d'innocents citoyens qui se voient tabassés avant même d'avoir pu s'expliquer les raisons des différends les opposant à des revendeurs maîtres des lieux. De vieilles personnes, à l'âme sensible, ne supportent pas la promiscuité et s'emportent facilement, mais elles sont vite rappelées à l'ordre par des apprentis «caïds» qui sont là pour d'autres raisons que l'acte commercial. La sûreté urbaine du 1er arrondissement fait dans les heures supplémentaires pendant les journées du ramadan. Avec la chaleur, les sources de disputes augmentent et le marché des frères Terki, placette El-Arab, demeure un lieu de spectacles gratuits offerts aux badauds. «J'y vais exprès vers 17h passer le temps, en étant sûr d'assister à des disputes», confiera Mourad, cadre dans une administration.