A l'instar de la rue des frères Chouiet, la rue des Martyrs, communément appelée rue d'Alger, et la rue du colonel Amirouche, plus connue sous le nom de la rue du Bey, figurent parmi les rues les plus anciennes de la ville des Roses. Malgré leur impact historique, elles restent des passages à éviter pour les familles ou les jeunes filles par manque d'hygiène et surtout de sécurité. La rue d'Alger, artère vitale pour la capitale de la Mitidja, relie l'important quartier de Bab Dzaïr à la place du 1er Novembre, ex-place Ettoute, est située non loin du siège de l'APC et du marché des fruits et légumes. Bien située, cette rue sombre dans l'insécurité, l'anarchie et la saleté. Le commerce informel qui avait pourtant été éradiqué l'été dernier revient à petit pas. Claquettes, jouets, boîtes en plastique et ustensiles de cuisine, pyjamas et vêtements féminins, font le décor des lieux. Quant à la rue du Bey, elle a été un quartier résidentiel connu pour ses belles bâtisses au style mauresque qui abritaient les demeures du bey turc, de Mohamed Bel Hadj ancien caïd des indigènes de la région ainsi qu'une ancienne maison servant d'école pour les filles appartenant à une femme turque très riche appelée Lalla Nafissa. Parmi les repères qui ont résisté aux différents changements qu'a connus la ville des Roses, le Messid (école) de Sidi Abdallah transformé en mausolée très fréquenté par des femmes et des hommes en quête de repos, de guérison et parfois de miracles. Aujourd'hui, la rue du Bey n'est qu'un prolongement du souk. Agressions et insécurité envahissent cette rue dont la propreté laisse à désirer. Le commerce ambulant reprend ses droits dans la rue avec tous les effets néfastes qui en découlent. L'insalubrité et les odeurs nauséabondes prédominent dans cette rue où les étals de poissons sont de plus en plus présents, au grand dam des habitués des lieux. Cette situation n'est pas faite pour plaire aux propriétaires de magasins installés depuis fort longtemps dans cette rue et qui réclament plus de présence de la part des autorités locales afin que les lieux soient sauvegardés. Le mausolée Sidi Abdallah mérite mieux alors que toutes ces ruelles qui constituent des repères pour la ville des Roses ne doivent nullement sombrer dans le désordre.