Une fois que le projet de la révision de la Constitution promulgué, le gouvernement Ouyahia présentera sa démission, comme le stipule la Constitution. C'est ce qu'a affirmé le chef du gouvernement actuel, Ahmed Ouyahia. Dans une conférence de presse qu'il a tenue juste après l'adoption du texte relatif à la révision de la Constitution, M. Ouyahia a refusé de se prononcer sur son hypothétique reconduction en tant que Premier ministre, se contentant de dire que c'est au président de la République de nommer le Premier ministre, selon la constitution. Il a également refusé d'affirmer s'il procédera à un remaniement ministériel. Revenant aux amendements apportés par le chef de l'Etat et en particulier la suppression de la limitation du nombre de mandats avec l'amendement de l'article 74 de la Constitution, M. Ouyahia a déclaré que la Constitution de 1996 comporte des articles sur lesquels le peuple a voté et ils sont immuables, comme c'est le cas de l'Islam religion de l'Etat , la langue arabe constante de la nation, et autres mentionnés dans l'article 76 de ladite Constitution . Ce qui n'est pas le cas de l'article 74 relatif à la limitation des mandats présidentiels. Il s'interrogera, d'ailleurs, pourquoi doit-on limiter les mandats du président alors que ceux des walis, maires, députés et autres ne sont pas limités. Toujours dans le cadre de cet article, le chef du gouvernement a affirmé que la démocratie fait que chacun se bat pour arriver au pouvoir et appliquer ses idées. Pour le chef du gouvernement, les conditions dans lesquelles a été établie la Constitution de 1996 qui a fixé la limite de deux mandats présidentiels sont différentes de ce qui préside au changement que vit l'Algérie actuellement, et qu'il faut donc s'en défaire. Interrogé sur une éventuelle refonte du code électoral, il a souligné que celui-ci n'est pas à l'ordre du jour et que la question sera posée à l'approche des rendez-vous électoraux. Pour ce qui est de la légitimité du Parlement issu de l'expression des voix de 35% de l'électorat, selon le chef du gouvernement, les élections législatives de 2007 étaient ouvertes à plus d'une trentaine de partis politiques et pas uniquement aux partis de l'Alliance présidentielle, et l'actuel Parlement est composé de plusieurs partis politiques. Dans une réponse à une question sur le recours du chef de l'Etat à la réorganisation du pouvoir exécutif et sa corrélation avec des problèmes dans l'exécution de son programme depuis 1999, le chef du gouvernement, sans donner des explications sur une incohérence ou une mauvaise exécution de programme du Président , a souligné que le chef de l'Etat a les prérogatives d'organiser le pouvoir exécutif et de contrôler son Premier ministre tout en mettant en avant l'incident de l'ex-chef du gouvernement Ali Benflis qui s'est opposé au président Bouteflika lors des élections de 2004.