L'agenda politique sera chargé ce week-end. Les formations politiques intéressées par l'échéance présidentielle mettent les bouchées doubles en prévision de ce rendez-vous. Le parti de Djaballah, le Mouvement du renouveau national (MRN) en l'occurrence, s'est bel et bien mis dans l'ambiance électorale. Il procédera aujourd'hui à l'installation de la commission de préparation de l'élection présidentielle de manière officielle. Il est attendu, à l'issue de la cérémonie qui aura lieu au club El-Moudjahid, l'instruction des militants , des consignes et autres mécanismes devant servir de stratégie de campagne. De son côté, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a choisi le même calendrier pour la célébration de son 15e anniversaire au centre culturel d'El-Biar. L'opportunité sera, sans l'ombre d'un doute, appropriée à Sadi d'amorcer une dynamique avec sa base. L'effervescence n'a pas gagné uniquement les acteurs actifs du scrutin. A propos, il y a lieu de signaler les assises constitutives de l'Union pour la démocratie et la république (UDR). Ce parti qui vient de faire son baptême du feu dans l'arène politique, ne compte pas suivre l'échéance en spectateur. Selon son premier responsable, M.Benyounès, «l'UDR ne restera pas en dehors de la course, même s'il ne présentera pas de candidat». Pour sa part, le Front des forces socialistes (FFS) tiendra un conseil national extraordinaire. L'ordre du jour, apprend-on de l'entourage du parti, s'orientera vers la situation en Kabylie, où les élus du FFS sont dans le collimateur du chef du gouvernement et la suite à donner au mémorandum préconisant «l'avènement d'une deuxième République». Concernant le FLN, les donnes sont très compliquées. Broyé par une campagne de déstabilisation sans précédent, il semble mettre tout son intérêt à consolider sa légalité. En sus du contentieux judiciaire qui l'oppose aux «redresseurs», il chute dans un autre engrenage qui vise ses cadres individuellement. Après l'affaire «Attar», ex-P-DG de Sonatrach soupçonné de bénéficier de largesses du président irakien déchu, c'est au tour de maire d'Oran d'être écroué. Une «manoeuvre» qui a fortement «indigné» la formation de Benflis, comme indiqué dans un communiqué rendu publique. D'où: le parti est contraint de se battre sur deux fronts, juridique et électoral. Autre sortie capitale, celle du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui s'exprimera sur les ondes de la Chaîne II. L'échec du dialogue avec les archs et les préparatifs pour la présidentielle seront, vraisemblablement, remis au goût du jour. Au vu des surenchères qui entourent ces deux sujets, les éclaircissements d'Ouyahia constitueront des éléments de réponse tranchants. Le choix de ce canal ne s'est pas fait par pur hasard. Comme il n'est pas à exclure une invitation officielle à reprendre le dialogue. L'agitation de ce week-end, la scène politique ne connaîtra pas de répit. En effet, Sid Ahmed Ghozali, ex-chef de gouvernement, fera une déclaration à la presse, ce lundi, au siège de son secrétariat. Connu pour son opposition farouche à Bouteflika, il est fort à parier qu'il ressasse le discours des «dix» présentement en vogue. En définitive, cette ébullition inaccoutumée de la classe politique dégage des relents d'une compagne électorale anticipée.