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«La machine électorale du RND se mettra au service du candidat Abdelaziz Bouteflika» Annonçant la révision imminente de la Constitution, Ouyahia affirme :
Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa «La machine électorale du RND se mettra au service du candidat Abdelaziz Bouteflika.» Voilà qui coupe court à toute spéculation. Ahmed Ouyahia était catégorique : aussi bien lors de son intervention à l'occasion de l'ouverture, jeudi, du 1er conseil national après le dernier congrès de juin dernier que lors de la conférence de presse animée hier à l'issue des travaux de la direction du parti. «Il y aura bel et bien révision de la Constitution. Elle ne saurait d'ailleurs tarder», a affirmé le secrétaire général du Rassemblement national démocratique. Lequel par ces déclarations a même réussi à couper l'herbe sous les pieds à son frère ennemi, le FLN, qui continue à se contenter d'appeler le président de la République à briguer un troisième mandat et à la révision de la Constitution. Le RND semble vouloir reprendre sa place d'antan de première force politique du pays au moment où le FLN sombre, et le terme n'est pas fort, dans une crise qu'il n'arrive pas à dépasser. Ahmed Ouyahia a été un peu plus clair que d'habitude quant à sa ténacité de voir le chef de l'Etat se succéder à lui-même en avril prochain. En effet, le patron du Rassemblement national démocratique a de tout temps évoqué dans ses discours l'ère de feu Boumediene et les tâches d'édification nationale qui ont fait que l'Algérie n'ait pas connu le même sort que les autres anciennes colonies sur le continent africain. Cette nostalgie, il l'a laissé paraître de nouveau mais de manière plus accrue durant ce week-end. Louant les mérites du règne du président du Conseil de la révolution, il précisera à l'assistance que l'un des plus proches collaborateurs de Boumediene n'était autre qu'Abdelaziz Bouteflika, l'actuel chef de l'Etat, qui a repris à son compte le défi du développement du pays, selon Ahmed Ouyahia. Puisque, en dix ans, beaucoup de réalisations ont été faites et les résultats sont aujourd'hui apparents, même si quelques incohérences et insuffisances sont à relever çà et là. «En l'absence de cette recherche de l'alternance pour l'alternance, et alors que le pétrole ne coûtait que 3 dollars, nous avons pu accomplir des miracles grâce à Boumediene.» Et sans transition aucune, Ahmed Ouyahia dira : «Grâce à son ancien compagnon, Bouteflika, d'autres miracles ont également été accomplis durant ces dix années.» Des arguments irréfutables qui confortent la thèse de la continuité et donc de défendre la reconduction du premier magistrat du pays à la Présidence pour cinq autres années. L'orateur a déclaré son parti mobilisé pour la prochaine campagne électorale et a appelé les Algériens à soutenir la candidature d'Abdelaziz Bouteflika. Concernant la révision de la Constitution, il confirmera la procédure de la voie parlementaire. Une thèse émise par lui il y a près de trois ans, alors même qu'il estimait que le débat sur la loi suprême du pays était surréaliste et que s'il ne s'agissait que d'amender un seul article (le 74 en l'occurrence), il n'était pas nécessaire de recourir au référendum. Ahmed Ouyahia, faut-il le souligner, est la deuxième personnalité politique à confirmer la révision constitutionnelle par voie référendaire. Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, l'avait affirmé à l'occasion de l'entretien qu'il a accordé à la Tribune en juin dernier. Le secrétaire général du RND a abordé certains sujets liés à l'actualité, tels le pouvoir d'achat et l'enrichissement illicite. Mais aussi la question sécuritaire. A ce sujet, il appuiera le ministre de l'Intérieur qui avait déclaré que les terroristes servaient des intérêts économiques et politiques étrangers. «Ils sont à bout de souffle», dira-t-il. Avant de réitérer la position de son parti, laquelle est foncièrement contre le terrorisme, l'obscurantisme et le retour en arrière. Sur un autre registre, économique celui-là, M. Ouyahia démentira une quelconque remise en cause de la politique du pays quant à l'économie de marché, en référence aux dernières mesures prises par le gouvernement et le Conseil des ministres de venir en aide aux entreprises nationales, au durcissement des procédures d'investissement et des privatisations. «Il s'agit seulement de corriger des insuffisances et des incohérences», dira-t-il, non sans annoncer qu'il animera au courant de la deuxième semaine du mois de janvier une conférence de presse, en sa qualité de chef du gouvernement, pour établir le bilan de dix années de la mise en œuvre du programme du président de la République dont le RND en partage 50%. Sans pour autant revendiquer la propriété de Bouteflika. Une manière de lancer des pics à l'adresse du FLN qui s'enorgueillit de ce que le chef de l'Etat soit le président d'honneur du FLN, mais sans pour autant (la crise qui le ronge le prouve) le servir. Le secrétaire général du RND reconnaîtra par ailleurs, en répondant à une question sur les rappels à l'ordre du Président sur la rationalisation des dépenses, qu'il y a effectivement de la corruption, des détournements, de la dilapidation des deniers publics, mais aussi du gaspillage. L'orateur démentira par ailleurs la dissolution des EPLF, dont deux patrons «sont plus puissants que des ministres parce qu'ils usent de trafic d'influence en marchandant avec les logements».