Selon le président de l'Union nationale des opérateurs nationaux de la pharmacie (Unonp), il suffit simplement d'arrêter l'importation des produits en concurrence avec des produits nationaux, d'encourager le générique et de laisser agir les professionnels pour réduire la facture du médicament en Algérie. Ce sont les trois conditions exigées par le président de l'union nationale des opérateurs nationaux de la pharmacie (Unonp), pour relancer la production nationale du médicament. Selon Ammar Ziad qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la chaîne III, il est «tout à fait possible» de relancer la production nationale avec ces trois mesures «très simples» et qui vont, en outre, réduire la facture d'importation qui est de 1,5 milliard de dollars et «qui est pourtant totalement négligeable par rapport aux besoins du marché algérien et aux besoins des citoyens algériens. À raison de 330 dollars par habitant et par an, cette somme est totalement insignifiante d'autant plus que la facture du médicament n'a jamais représenté plus de 5% des importations totales algériennes», a défendu M. Ziad. Il a expliqué qu'«aujourd'hui la logique veut qu'au lieu d'importer n'importe quoi – car il y a des choses totalement inutiles, voire dangereuses pour la santé des citoyens – il est préférable d'aller vers une économie de devise et vers une réduction d'importation de produits totalement inutiles». À propos justement de cette manière avec laquelle la production pharmaceutique doit être relancée, l'invité de la radio a expliqué qu'elle passe d'abord par l'établissement d'un dialogue entre les opérateurs et le ministère de la santé. Ce qui n'est pas le cas pour le moment, selon l'intervenant qui a souligné que «jusqu'à présent tous les ministres qui se sont succédé n'ont jamais été à notre écoute. L'Unonp a organisé un séminaire international l'année dernière avec des experts internationaux qui sont parfaitement au fait de toutes les questions liées à l'adhésion à l'OMC. Malheureusement, toutes les recommandations faites à l'occasion de ce séminaire n'ont pas été prises en charge par les autorités politiques que ce soient les ministères de la Santé, de l'Industrie ou du Commerce. C'est cela le plus grand problème rencontré par les producteurs nationaux», s'est indigné M. Ziad, selon lequel le seul moyen de réduire la facture d'importation c'est la relance de la production nationale à condition qu'elle ne soit pas concurrencée par les produits importés. «Aujourd'hui l'Algérie continue à enregistrer des génériques à l'importation alors que les mêmes produits sont fabriqués localement. Il suffit donc d'une simple décision politique pour arrêter l'importation des produits similaires. Tous les pays protègent leurs producteurs et leurs citoyens. Chez nous, nous avons décidé une ouverture totale au marché du médicament en prévision de l'adhésion à l'OMC. Tout cela, paradoxalement, alors que rien n'est encore clair quant à cette adhésion.» En réponse à l'accusation selon laquelle les producteurs locaux ne fabriquent que des produits de qualité moyenne et sans importance, l'intervenant a répliqué en soulignant que «les producteurs nationaux fabriquent des produits importants et indispensables à la santé et pas seulement des sirops contre…la toux, comme le croient beaucoup de gens ».