La femelle du dromadaire, appelée communément chamelle, est considérée à la fois par les nomades et les sédentaires, comme un bien inestimable, en raison de son lait, qui est un aliment de base. Le don d'une chamelle pleine est considéré comme un présent de grande valeur. Chez les Touareg, le mahr ou compensation matrimoniale (taggalt en berbère) s'effectue en dromadaire. Au début du XXe siècle, elle était, dans les familles nobles de sept bêtes, et d'une bête ou de vingt chèvres dans les familles de tributaires (imghad). Le dromadaire et sa femelle est, dans les régions du sud, ce que le bélier est, dans les régions du nord, l'animal sacrificiel de préférence. Les riches en égorgent plusieurs dizaines, en l'honneur des invités de marque ou lors des fêtes. Dans la geste des Banû Hilâl, Dhyâb sacrifie quatre-vingt-dix chamelles en l'honneur de sa jument Khadra qui venait d'être tuée au combat. Finissons cette série sur le dromadaire par ce qu'il représente dans les rêves. Il symbolise généralement un départ, un voyage et, pour celui qui se voit monter sur un dromadaire, le pèlerinage à la Mecque. C'est aussi un personnage fort qui peut représenter, s'il est agressif, un ennemi.