En fait, en Cyrénaïque et en Tripolitaine, les Romains utilisaient déjà le dromadaire pour assurer leur ravitaillement. L'animal servait de bête de trait et ainsi que le montrent des bas-reliefs de Ghirza, à 200 km de Lepcis, il était utilisé également dans les labours. Cette abondance du dromadaire dans la Libye actuelle a laissé croire que c'est dans la partie orientale du Maghreb que l'élevage du dromadaire s'est développé. Il n'est pas interdit de supposer qu'il a été introduit à partir de l'Egypte. Le développement du commerce caravanier allait faire de lui le premier animal du désert. La vie du nomade saharien est intimement liée au dromadaire : il lui fournit sa nourriture : la viande, mais surtout le lait, le vélum de sa tente, et jusqu'à ses ustensiles, fabriqués à partir des os. Le dromadaire est, bien entendu, une monture et un animal de trait pour les agriculteurs sédentaires. Selon certains auteurs, c'est par le dromadaire que les groupes dominants se sont constitués. Chez les Touareg, les imûchars, les nobles, sont des éleveurs de dromadaires, alors que les populations vassales sont appelées Kel ulli (littéralement «les gens des brebis») et les plébéiens Imghad, que l'on rapproche de igheyd, «chevreau». Si dans les régions du nord, la jolie femme est comparée à une gazelle ou à une perdrix, chez les nomades, c'est la chamelle qui est prise pour modèle.