Les banques mondiales font faillite l'une après l'autre, les Bourses mondiales plongent et les gouvernements s'alarment. Une crise financière aggravée par le rejet du Congrès du plan de sauvetage gouvernemental des banques américaines. Certains osent même comparer cette crise à celle de 1929… L'économie mondiale craint le pire… La Chambre des représentants américains a encore attisé la crise financière mondiale hier en rejetant le plan de sauvetage des banques, provoquant un plongeon record de Wall Street et étendant la «contagion» aux banques européennes. C'est l'effet dominos. Ce vote, inattendu au lendemain d'un accord entre l'administration et les principaux dirigeants du Congrès, a fait plonger la Bourse de New York, qui a perdu 6,71% en clôture, soit une perte jamais vue de près de 800 points. La suite du processus était incertaine. Le président George W. Bush, qui s'est dit «déçu» de la décision des députés, a annoncé qu'il allait travailler «avec les membres du Congrès et leurs chefs de file sur la manière de progresser». Un nouveau scrutin éventuel ne devait, en tout état de cause, pas intervenir avant demain (jeudi). Mais selon un grand expert américain, «même si la loi est adoptée, cela pourrait ne pas suffire pour rétablir la confiance». En Europe, c'est l'effet dominos. Au Royaume-Uni, dont le Premier ministre Gordon Brown a qualifié de «très décevant» le vote au Congrès américain, le gouvernement a décidé de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander. Après Fortis, nationalisé par les Etats belge, néerlandais et luxembourgeois, c'est la banque franco-belge Dexia qui a focalisé l'attention. Son action a plongé de 28,50% à 7,20 euros à la Bourse de Paris. Le président français Nicolas Sarkozy devait réunir ce matin, les dirigeants des principales banques et compagnies d'assurances françaises pour évoquer leur situation. En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d'euros garantie pour l'essentiel par l'Etat. En Russie, le Premier ministre Vladimir Poutine a annoncé la mise en place prochaine de mesures de soutien aux banques. Les indices boursiers ont chuté : plus de 4% de baisse à Francfort, plus de 5% à Londres et Paris, environ 8% à Bruxelles, Vienne et Oslo et près de 9% à Amsterdam. Dublin a dévissé de près de 13%. Les banques centrales ont dépensé des centaines de milliards de dollars pour éviter un blocage total du système financier. Ils ont dit … Carlos Slim, 3e fortune mondiale : La crise financière internationale actuelle est la plus grande depuis le krach de 1929 et, si les outils existent pour l'atténuer, ils ne peuvent empêcher la panique des marchés, a estimé l'homme d'affaires mexicain considéré comme la troisième fortune mondiale derrière les Américains Bill Gates et Warren Buffett. «Nous vivons un moment de crise financière d'une grande importance, comme je n'en ai pas connu d'autre, et il y a des instruments pour l'atténuer, mais non pour réduire la panique qu'elle provoque sur les marchés», a-t-il déclaré. Il faut souhaiter, a poursuivi M. Slim, que cette crise, «qui a quelque chose de celle de 1929, en partie aussi de celle de 1970 et de celle de 1982 puisse être combattue grâce à notre expérience et nos connaissances, afin que ses conséquences sur l'économie réelle soient moins préoccupantes.» Lula da Silva, président du Brésil : Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a refusé, hier, que les pays émergents soient «les victimes du casino» financier mis en place par les Etats-Unis, exigeant que Washington agisse pour endiguer la crise. Le président brésilien s'est ainsi exprimé, hier soir, après que la bourse de Sao Paulo a dévissé de 9,36% à la suite du rejet par le Congrès américain du plan de sauvetage du secteur financier. «Ils (les Etats-Unis) sont responsables car les pays émergents et les pays qui ont tout fait pour mener une politique fiscale correcte, qui ont tout fait pour que leur économie reste stable, ne peuvent être les victimes aujourd'hui du casino qu'ils ont eux-mêmes dirigé», s'est-il indigné. Barak Obama, candidat démocrate : Barack Obama a exprimé, hier soir, sa confiance malgré le rejet du plan de sauvetage des banques par la Chambre des représentants, estimant qu'il pouvait encore être adopté par le Congrès, et appelant les marchés au calme. M. Obama a expliqué, lors d'un rassemblement électoral à Westminster (Colorado, ouest), qu'il s'était entretenu par téléphone avec le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, avec la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Andrea Kramer, analyste américain : «Même si la loi et le plan de sauvetage des banques américaines étaient adoptés par le Congrès, cela pourrait ne pas suffire pour rétablir la confiance.» la liste s'allonge ce mardi l Les ondes de choc de la déroute du secteur financier se propage rapidement. La liste des victimes ne cesse de s'allonger. La quatrième banque américaine, Wachovia, a été rachetée dans l'urgence par Citigroup lundi soir, sous l'égide des pouvoirs publics américains. Cette disparition vient s'ajouter à la faillite de Lehman Brothers, au rachat de Washington Mutual et de Merrill Lynch et au renflouement d'AIG. Au Royaume-Uni, le gouvernement a été contraint de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander. En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse ce mardi à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d'euros garantie pour l'essentiel par l'Etat. En Italie, ce mardi, la cotation de la banque UniCredit à la Bourse de Milan, franchissait sa limite de baisse autorisée, alors que le titre chutait de 9,50%.