Contrairement au dromadaire, le nom du cheval, en berbère, est loin d'être homogène. On relève en plus de l'emprunt à l'arabe, a‘idiw, diverses dénominations. Un premier mot ne se retrouve que dans quelques dialectes, mais il couvre l'ensemble des aires : ays (touareg), yis (m'zab, rifain, chleuh), iyyis, ayis, (Maroc central) ayyis, (chleuh). Ce mot est toujours au masculin, la jument étant appelée autrement dans les dialectes qui l'utilisent. Un second mot est issu d'une racine GMR. Il est peut-être en rapport avec le verbe egmer «chasser», attesté dans plusieurs dialectes : agmar, fém. tagmart «jument» (Nefousa, Siwa, Maroc central, Rifain), le kabyle n'ayant conservé que le nom de la jument, tagmert. Dans quelques dialectes, enfin, on relève un nom spécifique à la jument, teghellet, pl. tighellin (néfousi), mais la plupart des parlers qui l'emploient ne conservent que le pluriel, tighallin (MC R). le mot est employé dans la poésie kabyle ancienne. M. Mammeri, dans Poèmes kabyles anciens, Paris, Maspero, cite une occurrence où ce mot, aujourd'hui oublié, figure : a Rebbi, rr-agh-d tighallin/ sut ssbib yeddal tayet «ô mon Dieu, rendez-nous les juments / dont les crinières couvrent les épaules !»