Résumé de la 11e partie n Amelia fait la connaissance du Dr Kopecki, propriétaire de l'auberge où elle a pris pension... Il secoua la tête avec un regret sincère. — Désolé ; je n'en ai pas encore. Vous m'envieriez peut-être moins si vous me voyiez aider une vache arni à mettre bas, en pleine nuit et quand il gèle à pierre fendre. «Si, je t'envierais encore», songea Amelia. Il pencha la tête de côté pour la regarder, et elle vit clairement la lueur d'intérêt qui brillait dans ses yeux noirs. — Et vous, que faites-vous ? — Je suis journaliste, répondit-elle, avec la vague impression de tromper son monde. Je travaille pour l'American Times... Elle devait se dire par la suite qu'elle n'avait jamais vu un visage se fermer aussi brusquement. L'expression chaleureuse, la bonne humeur s'évanouirent d'un coup. Amelia vit, très brièvement, la surprise se peindre sur ses traits, puis la déception. Et il redevint le personnage glacial qui avait poussé la porte un instant plus tôt et l'avait surprise en train de sourire devant ses histoires de meurtre. Baissant les yeux sur son bureau, il dit d'un ton sec. — Préférez-vous la chambre de la Girafe, la suite du Zèbre, la double de l'Elan, la simple du Kangourou...? Stupéfaite devant ce brusque changement d'attitude, elle parvint à répondre : — Une chambre simple fera l'affaire. En fait, elle avait envie de demander : Qu'ai-je donc dit ? Que s'est-il passé ? Quel est le problème ? Elle ouvrit la bouche pour poser cette question, mais elle avait à peine articulé le mot «Que...» qu'il l'interrompit sans ménagement : — Le petit déjeuner et une visite guidée du zoo sont compris dans le prix. Il poussa un formulaire vers elle et, quand elle l'eut rempli, le mit de côté sans y jeter un regard, avant de prendre une clé dans un coffret posé sur le bureau. — Je vais me charger de vos bagages. — Ne vous donnez pas cette peine... — Je ne fais que mon travail. Elle le suivit tant bien que mal tandis que, sans ajouter un mot, il emportait ses bagages dans une chambre. Quand il ouvrit la porte et la fit entrer, Amelia poussa une exclamation de surprise et de ravissement. Les murs étaient peints de girafes plus vraies que nature, le grand lit surmonté d'un baldaquin de chaume et recouvert d'un ravissant couvre-lit imprimé de dessins de girafes, la moquette imitait une prairie et il y avait toutes sortes d'objets artisa-naux qui semblaient provenir directement d'Afrique. C'était la vision charmante, un peu fantasque, d'un bungalow pour safari. — Magnifique ! — C'est ma nièce qui a décoré les chambres. Appelez si vous avez besoin de quoi que ce soit, dit-il d'un ton impersonnel. Et il sortit en tirant la porte derrière lui d'une main ferme. (à suivre...)