Dans l'oniromancie musulmane, la vision de la guerre est interprétée comme l'annonce d'une discorde ou d'une épidémie, avec leurs cortèges de malheurs et de souffrances. Mais la guerre peut aussi revêtir des aspects positifs. Ainsi, si une armée arrive dans une contrée atteinte par la sécheresse, la pluie ne tardera pas à tomber, parce que les soldats qui arrivent en grand nombre sont souvent comparés à la pluie qui tombe. On dit aussi que lorsque la guerre est déclarée par un souverain à son peuple, c'est l'annonce que les denrées alimentaires connaîtront une chute et que la population sera comblée, car le souverain mène la guerre contre les maux de la société. Des soldats rassemblés dans une contrée qui connaît des difficultés, comme les dissensions, annonce la victoire du bien sur le mal, ainsi qu'il est dit dans le Coran, dans l'histoire de Salomon, qui menace ainsi la reine de Saba : «Nous viendrons vers eux avec des armées contre lesquelles ils n'offriront aucune résistance et nous les expulserons, humiliés et méprisés» (s. Les fourmis, 37, verset 37). Toujours en s'appuyant sur le Coran, la présence d'une petite armée face à une armée plus grande est plus puissante, n'est pas signe de défaite et d'écrasement, mais de victoire. Dans l'histoire de Talut (Saül), les hommes qui avaient suivi le prophète contre Djalout (Goliath) expriment ainsi leur confiance en Dieu : «Combien de fois une troupe peu nombreuse a vaincu une troupe nombreuse, par la grâce de Dieu.» (s. La Vache, 2, v. 249).