Résumé de la 3e partie n G. Duchez a caché la carte avec la mention «très secret», mais, il apprend que le commandant schnedderer a été muté et que l'on ne veut plus de ses services. Il demande quand même à entrer pour récupérer son matériel... Le commandant Keller réplique avec, semble-t-il, un peu de regret dans la voix : — On ne m'a pas parlé de cette dépense. Je suis désolé. Duchez s'empresse de répliquer : — Qui vous parle de dépense ? J'ai proposé au commandant Schnedderer de tapisser gratuitement son bureau pour lui montrer ma volonté de collaboration. Si vous vouliez me faire le même honneur... Un sourire illumine le visage de l'officier allemand. — Vous êtes un bon Français ! Dans ce cas c'est différent. Vous pourrez commencer demain. Je vais donner l'ordre de retirer les meubles. De nouveau, la catastrophe se profile. L'entrepreneur en peinture s'entend répondre. — Ce n'est pas la peine, commandant, il suffit de les placer au centre de la pièce. J'ai toujours travaillé comme cela. — Très bien. A demain, monsieur. Et le lendemain, c'est le grand jour. Lorsque Gérard Duchez pénètre dans le bureau, il découvre tous les meubles sagement groupés en son milieu. Il aurait été logique de décrocher la glace, mais la chance extraordinaire qui l'a accompagné depuis le début de son aventure continue à lui sourire : elle est restée à sa place. Toute la journée, Duchez accomplit son travail. Il est seul, personne ne le dérange. Il a, bien sûr, vérifié tout de suite que la carte était bien là. C'était le cas. Il a retiré le miroir et a glissé le document dans un rouleau de papier. Et le soir, sa tâche achevée, il sort le plus naturellement du monde. Il a mis la carte dans son seau, entre ses pinceaux et ses chutes de papier peint. Personne ne le fouille, ne lui demande quoi que ce soit et il quitte le siège de l'organisation Todt sans être inquiété. Il faut maintenant faire passer le document à Londres et c'est la seconde partie de l'opération, tout aussi difficile et dangereuse, qui commence. Le lieu de réunion du réseau Malherbe est le café des Touristes, au centre de la ville. Normalement, les contacts sont décidés par le chef, René Girard, dit Malherbe, mais dans les cas d'urgence, les membres peuvent demander une réunion exceptionnelle. C'est ce que fait Gérard Duchez. Le patron du café, qui sert de plaque tournante, lui dit qu'il va transmettre sa demande, et il apprend peu après que c'est d'accord pour le 13 mai. Au jour et à l'heure dits, Gérard Duchez sort la carte, pliée dans une grosse enveloppe, qu'il avait cachée sommairement dans son jardin. Lorsqu'il arrive au café des Touristes, il est surpris par une animation inhabituelle. Des Allemands en civil fouillent les passants. Avec le document, qui fait une grosse bosse dans sa veste, il n'a aucune chance d'échapper à la fouille. Mais encore une fois, la réussite est avec lui, car le barrage reste un peu plus loin. Il parvient à entrer dans le café sans être inquiété. Il aperçoit René Girard absorbé avec deux autres responsables du réseau dans une partie de dominos. C'est en jouant à ce jeu, paisible entre tous, que se réunissent les membres du réseau Malherbe. Ce n'est pas vers ses camarades que Gérard Duchez se dirige. Il va vers une table où un sous-officier allemand est seul devant une bière. (à suivre...)