Résumé de la 15e partie n Amelia téléphone à son chef qui lui confirme qu'elle est sur la bonne voie. Par ailleurs, elle apprend que Sandy est la fille de Brenda assassinée quelques années plus tôt... Il leva les yeux, les traits déformés par la fureur. Et dit, d'une voix aussi glaciale que le vent qui souf-flait sur la ferme de ses grands-parents — Je me demandais quand vous vous décideriez à poser la première question. Voici la réponse : dormez dans notre lit, mangez à notre table, caressez nos ani-maux, réglez votre note et laissez-nous tranquilles, ma nièce et moi. Abasourdie, elle ne put que le regarder fixement. — Compris ? dit-il. En guise de réponse, elle tourna les talons et sortit avec toute la dignité dont elle était capable en ces circonstances. En vérité, elle tremblait. Ce type était fou, à n'en pas douter. Un dément, avec une ferme peuplée de bêtes sauvages et une jeune fille entièrement dépendante de lui. Et tous ces articles punaisés au mur ? Ils parlaient de vengeance pour Amelia. Ils étaient comme un rappel constant de ce qui s'était passé : souviens-toi, souviens-toi. Qu'avait-il l'intention de faire, cet homme imprévisible et vindicatif, maintenant que l'assassin de sa sœur s'apprêtait à sortir de prison pour rentrer «chez lui» ? Et quelles en seraient les conséquences pour cette jeune fille si délicieuse ? Elle retourna dans sa chambre, mit le verrou à sa porte, et ne ferma pratiquement pas l'œil de la nuit, attendant les premières lueurs du jour. Voyant que c'était Sandy, et non son oncle, ce fou dangereux, qui le préparait, Amelia se dit qu'elle pouvait prendre son petit déjeuner sur place en toute sécurité. Quelques minutes plus tard, elle se félicitait de sa décision. Tout ce qu'on lui proposa était fait maison : œufs brouillés, saucisses, gâteaux secs, beurre, miel et confiture, petits pains à la cannelle, céréales, café et jus de fruits. Les autres clients de l'auberge n'étaient pas là, et elle prit son petit déjeuner seule en regardant les chameaux et les zèbres qui, venaient se restaurer à leurs mangeoires. — C'était exquis, dit-elle, reconnaissante, à Sandy, en rapportant son couvert à la cuisine. Merci beaucoup. — A votre service. Vous avez bien dormi ? — Magnifiquement, mentit Amelia. Si cette jeune fille se montrait si amicale, pensa-t-elle, c'était sans doute parce que son fou d'oncle ne l'avait pas encore mise en garde contre elle. — Vous faites, tout ce travail et vos études par-dessus le marché ? — Oui, mais seulement parce que j'adore ça. «Et parce que ton oncle t'y oblige, pensa Amelia. Comment t'amener à me dire la vérité sur ce qui se passe ici, et sur ce qu'ont été pour toi toutes ces années ?» Elle n'eut pas l'occasion d'essayer, car déjà la jeune fille retirait son tablier et ramassait son cartable. — A plus tard ! lança-t-elle, gaiement. Trop gaiement, se dit Amelia, pour une gamine qui allait voir dans les prochains jours un père qu'elle ne connaissait pas sortir de prison et revenir à la ville – distante de quelques kilomètres à peine – où il avait fait d'elle une orpheline. Amelia en avait le cœur serré pour elle. (à suivre...)