Résumé de la 16e partie n En apprenant que le petit déjeuner qu'elle vient de prendre a été préparé par Sandy, Amelia constate avec une admiration mêlée de révolte, le travail que la petite accomplit avant de se rendre en classe... Et soudain, elle se sentit poussée par le désir dont elle avait besoin pour mener à bien sa tâche de journaliste : peut-être en révélant le sort fait à cette malheureuse enfant l'aiderait-elle à se libérer de la domination malsaine que son oncle exerçait sur elle ? Pendant la nuit, le temps avait changé. C'était l'été indien. Amelia rangea sa veste, mit une chemisette de soie blanche et un pantalon gris en tissu léger, des chaussettes en soie grises et des mocassins noirs. Elle aurait plus volontiers opté, comme Sandy, pour un short, un t-shirt, des sandales et une casquette de base-ball. Dans sa voiture de location, Amelia brancha la climatisation et reprit le chemin de Wichita où elle passa le reste de la matinée à la bibliothèque. Elle y apprit que plusieurs années de crise économique avaient vidé la ville de Spale de ses habitants. Et elle comprit, en lisant entre les lignes, que l'incompréhensible assassinat de la plus brillante de ses jeunes filles par le plus brillant de ses garçons avait frappé la ville en plein cœur et que c'était, peut-être, de ce dernier coup qu'elle ne s'était jamais relevée. «Et pourtant, quel endroit fascinant avait dû être Spale, songea-t-elle, avec son étonnant système de galeries et de boutiques souterraines...» Profitant de ce qu'elle était sur l'ordinateur, elle consulta les lois régissant la possession d'animaux exotiques. Elle constata qu'il n'y avait rien de répréhensible concernant la ferme de Jim Kopecki, mais elle n'aurait su dire si elle en était soulagée ou désappointée. Elle se décida pour le soulagement. «Mais uniquement dans l'intérêt des animaux», se dit-elle. Elle préféra éviter le journal local, obéissant à un instinct de compétition qu'elle ne se connaissait pas jusque-là. Ces journalistes auraient peut-être pu l'aider, mais ils risquaient aussi de s'intéresser au sujet au point de vouloir le garder pour eux. Elle appela, toutefois, le pénitencier où Thomas Rogers était incarcéré pour savoir quand, exactement, il serait de retour à Spale. — Il devrait déjà y être, lui répondit-on laconiquement. Elle tenta de prolonger la conversation en demandant : — Quelle sorte de détenu était-il ? — Modèle, répondit le responsable de la prison. Et le chapelet de louanges qui suivit semblait décrire le brillant étudiant qu'il avait été plutôt que le meurtrier qu'il était devenu : Conduite irréprochable. Libération anticipée après remise de peine. Trois diplômes d'études supérieures obtenus pendant sa détention. Organisateur d'un programme d'études pour les détenus. Cours de lecture, de mathématiques et d'écriture aux détenus. Animation d'un groupe de prière et de méditation. Pas d'autre question ? Amelia répondit que non, mais elle avait envie de demander : et la médaille d'honneur du scoutisme, vous ne l'oubliez pas ? (à suivre...)