Débat n Des rencontres sur le pastoralisme se sont déroulées vendredi dans la station les Ramayes, à Prapoutel-les-Adrets, dans le massif de Belledonne en Isère, près de Grenoble. Le thème générique de ces rencontres est «pastoralismes et aléas climatiques», soit un sujet qui colle avec l'actualité du fait de changements des éléments observés depuis un peu plus d'un siècle et dont les effets et conséquences se ressentent de plus en plus aujourd'hui. Lors de ces rencontres, plusieurs intervenants, de différents pays, ont exposé, pour les uns leurs travaux, pour les autres leur vécu ou observations des systèmes pastoraux dans lesquels ils vivent. Dans un monde qui se globalise, les systèmes pastoraux ont du mal à survivre aux changements climatiques d'une part, même s'ils ont été souvent soumis à la rudesse des éléments qui le composent (sécheresse, crue, grêle, gelée, sirocco….), mais, d'autre part, aux bouleversements socio-économiques engendrés par un ultralibéralisme dévastateur dont les incidences se répercutent inéluctablement sur des milieux écologiques déjà fragiles et fragilisés. Au cours de ces rencontres, des représentants du Maroc, de l'Algérie, de la France, du Sénégal, du Niger et du Kazakhstan, entre autres, se son relayés pour évoquer, chacun selon son expérience (scientifique, culturelle, sociologique…) et son témoignage, la pertinence de la problématique des changements et des aléas climatiques, leurs incidences sur les systèmes pastoraux, les adaptations des populations des pasteurs – souvent marginalisées – à ces transformations de fond et enfin les perspectives qui se profilent à l'horizon. Devant l'appropriation privative, la réduction des espaces pastoraux, la marchandisation des ressources, la problématique de l'eau (pluviométrie faible ou mal répartie dans le temps et dans l'espace…), la tendance à la sédentarisation, le problème du foncier, le dérèglement du système de transhumance et autres actions anthropiques et agressions, les pasteurs s'organisent et s'adaptent par soumission ou par choix raisonné. Tout cela a été admirablement débattu par les délégations présentes, encadrées en cela par des spécialistes à l'image de Marie-Antoinette Melières, scientifique spécialiste du climat. Parmi les conclusions à retenir de ces rencontres sur le pastoralisme, c'est d'aller à une «mondialisation» du pastoralisme, vers des solutions structurantes inscrites dans la durée impliquant tous les acteurs et imposant la réflexion non seulement aux politiques et aux scientifiques, mais surtout aux pasteurs.