Selon un document signé Georges Le Nen, intitulé «Résistance nord africaine – la rencontre de Messelmoun, guerre 39-45», on retrouve un témoignage de l'entrevue franco-américaine du 23 octobre 1942. «L'organisation du mouvement en faveur des alliés dans la région comprise entre Ténès et Cherchell était confiée au lieutenant de réserve Queyrat, avocat à Cherchell. Au début du mois d'octobre, cet officier reçut l'ordre de chercher un endroit sûr où quelques officiers américains pourraient débarquer et passer 24 heures afin de prendre contact avec des personnalités civiles et militaires françaises. L'un des amis de Queyrat a mis à sa disposition une ferme située au bord de la mer à 17 km de Cherchell, isolée de toute agglomération et qui appartenait au beau-père de son ami Jacques-Teyssier.» «La conférence, qui doit se tenir près de Cherchell, port située à 100 km à l'ouest d'Alger, est d'abord fixée au 21 octobre, puis reportée au lendemain. Enfin, le 23 octobre à 1 heure du matin, la délégation américaine, venue en sous-marin, débarque près de la ferme Teyssier, lieu choisi pour la réunion où elle est accueillie par le colonel Jousse et Henri d'Astier. Elle comprend le général Clarck, chef d'état-major du général Eisenhower, le général Lemnitzer, chef du bureau des opérations d'état-major d'Europe, le colonel Holmes, le colonel Hamblen et le commandant Gérard Wright de la marine américaine. Les entretiens durent toute la journée du 23 octobre, coupés seulement par un petit déjeuner pris gaiement en commun, mais interrompu en fin d'après-midi par une intempestive menace de perquisition policière qui est évitée par la présence d'esprit et le dévouement de Michel et le Nen.» Le même document parle de ce déjeuner (haricots et poulet) préparé par un cuisinier de Gouraya. «Des poulets en quantité, mais hélas ! préparés par un cuisinier arabe de Gouraya qui n'a pas ménagé le piment. Nos hôtes qui ne sont pas du Midi n'ont pu, de ce fait, apprécier le plat si réputé», cite plus loin le même document.