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Histoires vraies
La voix des sans-voix (5e partie)
Publié dans Info Soir le 29 - 10 - 2008

Résumé de la 4e partie n A cause du froid persistant et surtout pour provoquer les autorités, l'abbé Pierre installe une grande tente en plein centre de Paris...
Ils (les fidèles) se demandent qui il est et pourquoi il vient. Ils ne s'interrogent pas longtemps. Dès qu'il parle, ils éprouvent un choc. D'une voix sourde, passionnée, il les tire de leur léthargie, de leur bonne conscience. Il leur raconte la misère, la souffrance, le froid. Il leur raconte son combat, comment le «toit de toile des sans-espoir» a été planté en plein Paris, au nez et à la barbe des autorités. Sa voix s'enfle, devient tonnante :
— Qu'elles viennent, les autorités ! Pour l'amour de Dieu, qu'elles me fassent un procès ! Je mettrai ma Légion d'honneur, mon écharpe de député et mon étole de curé par-dessus. Et j'irai devant les tribunaux et je leur dirai : «Quand la loi est ainsi faite que les travailleurs, avec leur salaire, ne peuvent pas se loger, c'est que la loi est illégale et qu'il faut la changer !»
Les fidèles de cette modeste paroisse mi-bourgeoise mi-ouvrière sont bouleversés. Ils décident d'effectuer immédiatement une collecte. Et le mouvement fait tache d'huile. Parti de l'église Saints-Pierre-et-Paul, il gagne toute la commune de Courbevoie. A la fin de la journée, les habitants remettent à l'abbé 750 000 francs «pour que cela ne se renouvelle jamais plus». Ce n'est pas tout : les élus locaux se réunissent à la mairie et décident la création d'un Comité d'urgence de secours aux sans-logis. Le soir, dans la salle du patronage de la paroisse, un repas est servi à une vingtaine de personnes transies et affamées. C'est là qu'un journaliste des actualités filmées vient trouver l'abbé Pierre.
— C'est bien ce que vous avez fait ici, mon père, mais il faudrait le faire à l'échelle de tout le pays.
— Je sais. Mais comment toucher les gens ? Comment les frapper ?
— C'est pour cela que je suis venu. Je crois pouvoir vous aider. Pouvez-vous m'accompagner aux studios des actualités ?
Peu après, l'abbé visionne le film qu'a tourné le journaliste. C'est la nuit. On reconnaît le boulevard de Sébastopol. Une femme d'un certain âge est allongée sur le trottoir. Deux agents de police viennent la chercher et l'emportent sur une civière. La femme bouge faiblement, puis sa main s'ouvre et laisse tomber un papier sur le trottoir. Le journaliste arrête là la projection.
— Elle est morte devant la caméra, en direct.
— Ce papier, qu'est-ce que c'est ?
— C'est pour cela que je vous ai fait venir. Je l'ai ramassé. Lisez.
L'abbé le prend en main et reste bouleversé, sans pouvoir prononcer un mot. Ce papier, c'est un avis d'expulsion daté de la veille. La malheureuse a été jetée à la rue parce qu'elle n'avait pas payé son loyer et elle en est morte vingt-quatre heures plus tard. Le journaliste reprend la parole :
— Alors, qu'est-ce que vous comptez faire ?
— Ce qu'il faut pour que tout le monde le sache !
Le lendemain, lundi 1er février 1954, l'abbé Pierre se présente dans les studios de Radio Luxembourg. Il demande à parler à l'antenne, ne serait-ce que quelques instants. Le directeur refuse. On ne change pas les programmes comme cela ! Pourtant, encore une fois, les dons de persuasion de l'abbé sont les plus forts. Le directeur s'avoue vaincu. Il est 13 heures pile. Le carillon retentit. Il lui désigne le studio :
— Eh bien allez-y ! Parlez !
— Là, maintenant, tout de suite, au journal ?
— C'est ce que vous vouliez, non ?
L'abbé Pierre entre dans la cabine vitrée. Il parle et, cette fois, c'est la France entière qui l'écoute. (à suivre...)


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