Résumé de la 4e partie n La petite fille, Ngoc Thuy, aurait disparu, après avoir appris le départ définitif de son enseignante à laquelle elle était très attachée... Huit ans, ça ne paraissait plus si vieux que ça. — Peut-être puis-je me rendre utile. — Peut-être. Il prit une chaise et s'installa à côté d'elle. Lat et Mme Diem échangèrent un hochement de tête. Lat avait des mines de conspiratrice et la mère de Thanh paraissait prête à jouer les entremetteuses. Thanh serra si fort ses mains l'une contre l'autre que le sang se retira des jointures. Puis il relâcha la pression. — Voilà longtemps que tu es à la recherche de ta famille, Tori. Ça a commencé avant notre rencontre. Tu dois savoir, à ce sujet, des choses que j'ignore. Même si la disparition de Ngoc Thuy semble d'une tout autre nature. — Tu ne veux pas appeler la police ? — Je suis allé les voir. D'une main, il repoussa une mèche rebelle de ses cheveux éclaircis çà et là par des fils argentés. Il n'avait pourtant que trente ans – deux ans de plus que Tori – et, pour le reste, il ne faisait pas son âge. — Ils ont son signalement. Ils vont la chercher. Rien ne nous dit qu'elle n'est pas partie très tôt ce matin. Ils ont accepté d'envoyer des hommes à l'école pour voir si elle s'y trouvait, et je les ai accompagnés. Eux aussi pensent qu'elle n'a pas pu aller bien loin. — Elle n'est pas dans le grenier, dit sa mère. Et pas non plus dans la petite pièce sous l'escalier, ni avec les femmes qui rient. — Elle a l'air d'aimer l'école, dit Tori. Est-ce qu'elle a des amis qui n'habitent pas par ici ? — Non. — Peut-être devrions-nous jeter un coup d'œil sur ses affaires. L'idée choqua Thanh qui répugnait à s'associer à ce qui lui semblait une grave indiscrétion. Sa mère, en revanche, approuva la suggestion. Il est possible que l'on trouve quelque chose, ajouta Tori. Quelque chose qui puisse nous indiquer où elle est allée. Elle se garda de préciser que l'absence d'un objet particulièrement chéri par l'enfant pourrait indiquer une fugue. Lorsque le soleil fut haut dans le ciel, Ngoc Thuy avait déjà pris trois bus. En descendant du troisième, elle marcha dans la direction que lui avait désignée le chauffeur, cherchant des yeux l'arrêt de celui qu'il lui fallait prendre à présent. Elle avait dû patienter jusqu'au matin, pour le troisième bus, car une femme qui attendait en même temps qu'elle lui avait demandé ce qu'elle faisait toute seule à une heure pareille. Craignant que la femme ne la signale à la police, Ngoc Thuy était allée jusqu'à un parc proche où elle s'était cachée jusqu'au matin. A présent, il lui fallait trouver le bus pour Sudbury. Ngoc Thuy tira à nouveau de sa poche la feuille de papier pliée. Elle avait barré «Sadury» et noté «Sudbury» à la place, parce que c'était le mot écrit sur la pancarte. Mais le nom ne lui paraissait pas correspondre à l'endroit décrit par Mlle McDivott. (à suivre...)