Résumé de la 3e partie n Tori et Lat arrivent dans la communauté vietnamienne de Boston, elles trouvent tout le monde en effervescence à la suite de la disparition de la fille de Thanh, un ami de Tori... Il était possible, après tout, que la mère de l'enfant fût effectivement morte. Auquel cas, à supposer que Thanh soit toujours le romantique que Tori avait connu, il y avait peut-être d'autres femmes qui rivalisaient pour le conquérir, que ces trois-là ne connaissaient pas. — Qui surveille la boutique ? demanda Tori. Thanh était commerçant le jour et professeur d'arts martiaux le soir. On farfouilla pour retrouver les clés, les trois femmes célibataires se disputèrent pour garder la boutique et se ruèrent bruyamment vers la sortie, sans être parvenues à un accord. Quel que soit l'état du mariage de Thanh, certaines le considéraient encore comme un bon parti. Lat entra dans la cuisine et posa les cages à oiseaux sur le sol. Tori lui fit signe de s'approcher et écarta de la table l'une des chaises afin qu'elle puisse s'asseoir. Lat, je te présente Mme Diem, dit-elle. Madame Diem, voici Lat Nhu. Les deux femmes se jaugèrent d'un coup d'œil, et échangèrent immédiatement un sourire. — C'est quoi, cette histoire d'enfant qui a disparu ? La mère de Thanh expliqua ce que Tori avait déjà conclu des bribes de conversation saisies au vol. La fillette, Ngoc Thuy, était souvent perdue dans un monde à elle, bien que couvée par des femmes qui s'intéressaient beaucoup plus à son père qu'à elle. — A l'école, les cours se sont arrêtés à cause des vacances d'été. Il y a une institutrice qui ne reviendra pas à la rentrée. Ngoc Thuy l'adore. Elle est triste parce qu'elle ne la reverra plus. Elle refuse de sortir s'amuser, et ne veut plus jouer ni avec ses poupées ni avec ses petits chevaux. Elle dit qu'elle ne veut plus jamais retourner à l'école. Cela m'a fait plaisir de voir qu'elle ne dormait pas sur sa natte hier soir. Voilà deux semaines que l'école est fermée. Il ne semble pas normal qu'une enfant si jeune reste si longtemps triste. Thanh entra pendant qu'elles parlaient. — Tori, tu es venue ! Il avait mûri depuis leur dernière rencontre. Et l'inquiétude assombrissait ses traits. — Ngoc Thuy n'est toujours pas de retour ? Le silence des femmes répondit à sa question. Il resta un moment planté là, et croisa les bras, ce qui fit saillir ses muscles. Les yeux baissés, il se mordillait les lèvres. — On a cherché dans tous les coins possibles et imaginables. Elle n'est jamais allée plus loin que son école. Il s'avança jusqu'à l'endroit où Tori était assise. — Tu es venue, répéta-t-il. — Seulement pour l'été, dit-elle, flairant au passage le parfum citronné de l'après-rasage de Thanh. (à suivre...)