Constat n Au 2e jour du salon international du livre d'Alger, ce n'est pas le rush mais les stands ne désemplissent pas. Le public est là, sillonnant les différents stands, allant d'un emplacement à l'autre, furetant, feuilletant les livres, s'enquérant des nouveautés. Le public est là, mais pas nombreux. «On ne peut pas se prononcer sur l'afflux du public, ni même sur le déroulement du Salon, car on n'en est qu'au début de cette manifestation», a déclaré une représentante des éditions Chihab, précisant : «il faut attendre le week-end pour avancer une estimation, formuler une appréciation, et c'est seulement à compter de la semaine prochaine que l'on pourra faire un premier bilan». Toutefois, la représentante se félicite de quelques améliorations que connaît cette 13e édition. «Il y a moins de cartons que l'année dernière», a-t-elle dit, ajoutant : «il y a certes un plein d'ouvrages, mais dans la norme.» En effet, on ne trouve pas, contrairement à l'édition précédente, une quantité de cartons et d'emballages, empilés les uns sur les autres, entassés dans un coin ou un autre du stand, donnant au Salon une allure de foire commerciale – les couloirs des halls d'exposition sont moins encombrés par des cartons contenant des livres. Et même si, côté organisation, il y a encore du travail à faire, à savoir que certains stands attendent d'être installés, à défaut de l'acheminement des livres, il n'en demeure pas moins que, cette présente édition, affiche ce souci de se délester de l'image qui, depuis le passage, en 2002, du Fila au Sila, ne cesse de lui coller, et d'aller désormais vers la professionnalisation, donc vers la qualité. C'est-à-dire on sent qu'il y a un souci partagé, celui de mettre fin, comme l'a si bien dit Azzedine Guerfi, membre du comité d'organisation, à «l'anarchie qui a régné trois ans durant. Un laxisme qui a failli transformer le Salon en véritable braderie.» Il semble – on n'en est qu'au deuxième jour – que les règles imposées par le comité d'organisation pour la professionnalisation du Salon, à savoir limiter le nombre des livres exposés, sont respectés par les exposants. Cependant, bien que cette édition soit dédiée aux enfants, rien n'indique ce fait. Hormis la bibliothèque du palais de la culture qui a dressé un stand, un petit stand cependant, dans lequel elle invite les enfants, notamment les plus jeunes à colorier, à lire ou à écrire, il n'y a aucun espace,proportionnellement conséquent, mis en place à la faveur des enfants de manière à leur accorder plus d'intérêt – l'espace qui leur est destiné est dérisoire. Ainsi, la plupart des éditeurs – hormis quelques éditions à l'exemple de «les sept couleurs» qui présente des ouvrages de bonne facture tant au plan de la conception que du contenu – se sont seulement contentés de consacrer à la petite jeunesse une parcelle dans leurs stands. Alors que la journée s'achève, le Sila, en ce deuxième jour, enregistre, néanmoins, notamment en fin d'après midi, et peu à peu, un engouement ; et, à première vue, il tend à s'arracher des mauvaises habitudes, en s'alignant, même si cela n'est pas, dès le premier coup d'œil, apparent, sur une politique visant à la professionnalisation.