Agression n le développement local doit-il se faire à n'importe quel prix et surtout au détriment de la protection de l'environnement ? L'exploitation éhontée du sable des oueds fait pointer un danger. Le rythme du développement a pris une cadence importante, ces dernières années, et ce, au niveau national. Prix du pétrole aidant, des sommes colossales ont été débloquées par l'Etat pour la relance de l'économie locale à travers les plans de relance économique puis de soutien à la croissance. L'objectif est d'enrayer les inégalités sur le plan de développement entre les wilayas du pays en rattrapant les retards enregistrés dans certaines régions telles que la Kabylie, les Hauts-plateaux et le Sud. Les nombreux chantiers ouverts dans les 48 wilayas du pays et le lancement des projets structurants tel que l'autoroute Est-Ouest, demande une forte mobilisation des matériaux de construction. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, c'est justement ces derniers qui font défaut. En effet et vu que la wilaya ne dispose pas de sa propre cimenterie, l'administration peine à ouvrir les carrières d'agrégats aussi en dépit des risques sur l'environnement et la santé publique maintes fois soulignés par des universitaires et des institutions telles l'APW et la direction de l'hydrique, on continue à extraire du sable du lit de l'oued Sébaou principale ressource hydrique de la wilaya. Aujourd'hui, cet oued court droit vers une pollution irréversible que les spécialistes disent imminente. Faut-il mettre en stand-by le développement de la wilaya le temps d'ouvrir les carrières pour lesquelles des populations continuent à s'opposer ? Ou va-t-on continuer à démanteler la couche protectrice de la nappe phréatique (cette dernière est déjà dénudée dans plusieurs endroits) ? Le choix est certes facile à faire. On a toujours sacrifié l'environnement sur l'autel du développement et c'est ce qui risque de se produire dans la wilaya de Tizi Ouzou. Des efforts doivent être engagés afin de sensibiliser la population sur l'importance de l'ouverture des carrières tout en la rassurant par des enquêtes d'impact en bonne et due forme. Les barrages réalisés ou en cours de réalisation pourront-ils remplacer le Sébaou et ainsi le laisser agoniser sous prétexte que la région ne manquera pas d'eau telle que nous l'a déclaré un employé de l'Algérienne des eaux ? La pollution irréversible de l'oued aura des répercussions très néfastes sur l'environnement et la santé publique... il reste encore une année du délai d'exploitation du sable des oueds. Peut-être que cette fois-ci il n'y aura pas de prorogation du délai et que les sablières seront fermées tel que annoncé par le ministère de l'hydraulique et des ressources en eau.