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La crise économique s'aggrave au Canada
Avec la réduction de l'exploitation des sables bitumineux
Publié dans La Tribune le 13 - 04 - 2009


De notre correspondant à Montréal
Youcef Bendada
En ce début d'avril 2009, et bien que le Fonds monétaire international (FMI) estime dans son dernier rapport que le Canada est bien placé pour faire face à la récession qui frappe l'économie canadienne, depuis fin 2008, en raison de la chute drastique des exportations et également de la baisse des prix des matières premières, voilà que les mauvaises nouvelles s'accumulent à un rythme effréné pour ce pays considéré, il n'y a pas très longtemps par le PNUD comme le «meilleur pays au monde» sous la gouverne du Parti libéral du Canada, dirigé alors par M. Jean Chrétien.
Amplifiant les données statistiques révélées en mars 2009, la presse canadienne dans une unanimité bien surprenante relaye ces mauvaises nouvelles qui donnent des sueurs froides aux ménages. Imaginez que, le 17 mars 2009, tous les Canadiens ont appris, benoîtement, en parcourant la presse quotidienne, qu'ils venaient d'être délestés tout simplement de 14 000 $ chacun, et ont été contraints de subir une dévaluation de leurs valeurs nettes (actifs placements et immobilier) réduites à 165 000 $. Pourtant, le commun des citoyens canadiens ignorait jusque-là qu'il valait tant que cela sur le marché boursier et des affaires, car nombreux sont les ménages qui ne pratiquent pas la Bourse ni s'y intéressent en tant qu'agents économiques. Cependant, et sans le savoir, ils sont pour la plupart impliqués dans cette crise financière qui a emporté une bonne partie de leurs économies à travers les fonds de pensions auxquels ils cotisent pour leur retraite. Pis, les mauvaises nouvelles s'accumulent avec les récentes données sur l'emploi, plutôt les pertes d'emplois, qui commencent à faire craindre le pire, puisque le mois de février 2009 a vu le marché de l'emploi perdre plus de 82 000 postes de travail, qui se sont ajoutés aux 129 000 emplois sabrés le mois précédent ! En ce qui concerne les déficits annoncés et auxquels les Canadiens se sont résignés, depuis les annonces faites par le gouvernement, il se confirme, ce que seul le gouvernement voulait nier, que le pays traverse une récession assez profonde. Le pire n'est pas passé et l'inquiétude ronge les Canadiens qui voient se profiler le spectre d'une récession plus longue que prévu.
Après l'euphorie, la déprime
L'effondrement des prix du pétrole, conséquence de la baisse de la demande mondiale et surtout de la demande du voisin américain qui absorbe 100% de la production albertaine, et de la crise mondiale (près de 6 500 000 de pertes d'emplois en Amérique du Nord, dont 6 millions pour les seuls États-Unis d'Amérique, mettent les investisseurs et les pétrolières dans une situation bien inconfortable et douloureuse au regard des décisions stratégiques qu'elles auront à prendre dans un contexte d'incertitude et de questionnement.
Le pétrole à 40 dollars, et moins par moments, menace très sérieusement l'économie canadienne et cela arrive au moment où l'eldorado de l'Alberta et les conséquences sont dramatiques pour cette province, dont l'économie repose sur l'exploitation des sables
bitumineux. Chez les producteurs d'or noir et leurs sous-traitants, le marché de l'emploi s'essouffle et les principaux groupes pétroliers canadiens ont annoncé une révision à la baisse de l'ordre de 30% de leurs investissements en 2009. «Notre objectif est de nous assurer que nous vivons en fonction de nos moyens à une période où les marchés sont incertains», plaide le chef de la direction de Suncor Energy, le géant insoupçonné de l'exploitation de ce type de pétrole. D'ailleurs en sonnant la charge ainsi, il donne le signal aux autres compagnies du secteur comme EnCana, Petro Canada, Shell et Nexen qui viennent de décider de réduire leurs projets en cours.
Et dire qu'à Fort McMurray, la Mecque pétrolière de l'Alberta, où se situent les deuxièmes réserves d'or noir de la planète, les
employeurs se battaient il y a peu pour trouver de la main-d'œuvre. En juillet, le baril a atteint 147 dollars. Les entreprises ont multiplié les forages pour exploiter ce type de pétrole qui coûte cher : «Certains projets nécessitent que le baril soit à 80 ou à 100 dollars», note un économiste de la Bank of Montréal. A 35 dollars le baril et même 40, toute l'industrie est menacée.
Quelles conséquences sur l'économie du Canada ?
Conséquence immédiate, la devise canadienne est en train de poursuivre en 2009 le repli record qu'elle a connu en 2008, alors que la chute des cours du brut compromet les investissements étrangers nécessaires à l'exploitation des gisements pétroliers du pays.
Le dollar canadien s'est déprécié de 20% cette année, la récession mondiale ayant eu raison de la demande de matières premières, lesquelles comptent pour la moitié des exportations du pays. Cette situation n'est pas du tout favorable à l'investissement étranger direct et les baisses ont un effet négatif sur le dollar canadien. Selon des économistes qui suivent particulièrement ce secteur d'activité intéressant les banques, il est évident que «si on investit moins dans les sables bitumineux, la production et les exportations de pétrole finiront par chuter.
Selon l'estimation médiane de 42 analystes et économistes sondés par Bloomberg [Agence], la dévaluation du huard [Le dollar
canadien] pourrait le porter à 1,28 $ pour 1 $ US (78 cents US) d'ici la fin du premier trimestre ; niveau atteint déjà fin mars et la chute ne semble pas s'estomper. Le déclin du dollar canadien cette année est survenu après que la devise eut atteint la parité avec le dollar américain en septembre 2007. Pendant les cinq années précédentes, il avait fait un gain de 60%, porté par la hausse des cours des produits de base.
L'investissement étranger dans le secteur énergétique canadien a bondi de près de 50% au cours de cette période pour atteindre les
86,7 milliards $, selon Statistique Canada, dont le pétrole. Un débat s'est ouvert depuis 2008 sur l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, cette province canadienne qui regorge de cette richesse, mais dont l'exploitation, depuis la baisse du prix du pétrole, est remise en question. D'ailleurs l'ONU, dans un récent rapport sur l'avenir de l'eau, dénonce le gaspillage éhonté des ressources en eau
subventionnée par Ottawa qui permet aux pétrolières de bénéficier de subventions, dont les estimations par les spécialistes font état de 66 milliards de dollars entre 1970 et 1999 seulement. C'est dire que les énergies renouvelables ont été complètement ignorées.
Une affaire présumée rentable à moyen et long terme
Les sables d'Alberta renfermeraient plus de 174 milliards de barils de pétrole, ce qui constitue un énorme gisement et une richesse fabuleuse, après l'eau, dont peut s'enorgueillir le Canada. Seulement l'extraction du pétrole risque, selon diverses études, d'être fatale à l'environnement, aux millions d'oiseaux migrateurs dont la reproduction se déroule dans les forêts boréales canadiennes, de
détruire le paysage d'une grande partie de la province et, enfin, de coûter bien trop cher économiquement, au moment où le baril dépasse à peine les 40 dollars.En effet, l'extraction du brut dans les schistes bitumineux coûte bien plus cher que dans d'autres
gisements car elle requiert deux fois plus d'énergie, selon l'industrie, et trois fois plus, selon les écologistes. «Dans les sables
bitumineux, le prix de revient est au-delà des 60 dollars le baril». Cette situation, à elle seule, découragerait les plus téméraires des
investisseurs qui, il y a seulement quelques mois, se plaignaient du manque de main-d'œuvre avec des chantiers qui travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Barack Obama, à la veille de sa première visite officielle à l'étranger et qu'il a réservée au Canada, n'a pas manqué de mettre l'accent sur les relations économiques denses et solides qui lient les deux pays limitrophes et a rappelé en ces termes les liens qui les unissent : «Nous dépendons largement du Canada, il y a un commerce quotidien de 1,5 milliard US par jour entre les deux pays et ce n'est dans l'intérêt de personne que ces échanges diminuent.»
Le Canada est déjà le premier fournisseur de pétrole des États-Unis, mais l'importante pollution causée par l'extraction du pétrole des sables bitumineux fait tiquer les écologistes américains. «Le président Obama est pris entre sa volonté de réduire les gaz à effet de serre et celle de disposer d'approvisionnements énergétiques sûrs», explique un écologiste américain. «Il est très réaliste, dans le sens qu'il comprend la hiérarchie de l'intérêt national, qui penche d'abord du côté de l'indépendance énergétique. Mais il considère important que des progrès soient faits sur le plan de la réduction de l'empreinte écologique des sables bitumineux.»
Le coup de semonce de cette revue très réputée dans le monde et appréciée par plus de 10 millions de lecteurs annonce peut-être quelque chose de nouveau, à moins que ce ne soit qu'une manœuvre pour distraire les Américains de leur propre pollution et de leur propre abandon de responsabilité planétaire, les obligeant à corriger les conséquences de leur pollution.
National Geographic met le feu aux poudres !
La publication par le magazine américain National Geographic, dans son édition de mars, d'un reportage accablant sur les effets de l'exploitation des gisements des sables bitumineux de l'Alberta provoque des remous à Edmonton (Alberta) et à Ottawa.
L'article, abondamment illustré, présente d'abord un portrait de la région où se trouvent les gisements de l'Athabasca dans son état
naturel, c'est-à-dire parsemée de lacs et de forêts boréales intactes. Dans les pages suivantes, le magazine présente des images d'une nature complètement ravagée, dévastée où les lacs sont devenus des étangs grisâtres et où les forêts sont devenues des routes boueuses où circulent d'immenses camions chargés de sable bitumineux. Les auteurs de l'article qualifient par ailleurs de «sombres» et de «sataniques» les usines de transformation des sables bitumineux. Il reste que le pétrole de l'Alberta cause une réelle catastrophe environnementale et que les solutions pour l'amoindrir ne sont que lointaines. Il aurait fallu développer les technologies antipollution avant d'ouvrir les champs pétrolifères, pas 20 ans après, et ce n'est pas la nouvelle chaire de l'Université d'Alberta en génie environnemental qui va faire la différence. Les coûts cachés environnementaux sont trop élevés pour convaincre qui que ce soit que les sables bitumineux sont nécessaires pour la survie de l'économie américaine. Alors, que faire ? se disent les politiciens.
Les écologistes, unanimes, leur répondent : «Inventer un pétrole plus vert !» Ainsi, la conception traditionnelle consistant à inventer, à fabriquer et à vendre n'importe quelle sorte de produit sans aucune considération de coûts environnementaux est en train d'être battue. A Ottawa, l'opposition blâme le gouvernement conservateur pour la timidité de son approche environnementale. Bien que le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, accuse le gouvernement conservateur de n'avoir rien fait pour améliorer la performance
environnementale des sables bitumineux, il n'est pas aussi catégorique que le magazine américain.
«C'est une industrie très importante pas seulement pour l'Alberta, mais pour tout le pays», a déclaré M. Ignatieff, qui, rappelons-le, a remplacé M. Stéphane Dion à la tête de l'opposition après les péripéties ayant entouré le vote du budget pour 2009.
Les conséquences dramatiques sur l'environnement
Le pétrole tiré des sables bitumineux est l'un des plus polluants de la planète. Imaginez un peu : ce seul secteur industriel est responsable de 40% de l'augmentation de toutes les émissions de gaz à effet de serre du Canada depuis 1990 ! Un baril de pétrole de source conventionnelle émet environ 28 kg de CO2 par baril, contre 85 kg/CO2 pour celui issu des sables bitumineux. C'est trois fois plus ! En 2003, l'Alberta a émis plus d'un milliard de kilogrammes de différents polluants dans l'air, ce qui place cette province au premier rang des pollueurs industriels du pays. Tout cela sans compter l'utilisation de l'eau potable. On estime qu'il faut de deux à cinq barils d'eau pour chaque baril de pétrole. Il se produit présentement un million de barils par jour dans les sables bitumineux. Faites le calcul.Devant un tel désastre écologique, on serait en droit d'espérer une certaine réaction du gouvernement fédéral… Et pourtant, il n'y a aujourd'hui aucune loi ou règlement qui encadre les émissions de GES (gaz à effet de serre) des sables bitumineux. Devant cette situation, l'Eglise n'a pas manqué de s'en mêler par la voix d'un évêque qui émet des doutes sérieux sur la «légitimité morale» du développement de cette industrie. Selon, un évêque catholique de la région englobant les gigantesques exploitations de sables bitumineux de l'Alberta, le développement de cette industrie a un effet destructeur sur l'environnement et va à l'encontre du plan de Dieu pour la Terre. Estimant que la Terre est un cadeau qui, s'il n'est pas endommagé, permet aux gens de ressentir l'existence de Dieu. «C'est pourquoi aucun gain financier ne justifie qu'on inflige des dommages graves à l'environnement», poursuit-il. Selon lui, «le
développement des sables bitumineux menace l'ordre naturel à grande échelle. Leur exploitation détruit d'importantes étendues de forêt boréale, pollue l'eau, et produira bientôt plus d'émissions de carbone dans l'environnement que toutes les automobiles du
Canada combinées […] L'un ou l'autre de ces effets destructeurs est source de préoccupations morales, mais quand ils s'amalgament, c'est là qu'on peut remettre en cause la légitimité morale de la production de sables bitumineux», ajoute-t-il.
De quoi sera fait demain ?
L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), qui fixe à 2020 le pic de production pétrolière et se voulait jusqu'alors rassurante, se défend aujourd'hui d'avoir fait preuve d'optimisme. Son rapport 2007 prévoyait un taux de déclin de la production des champs pétrolifères existants de 3,7% par an. Le rapport 2008 l'évalue, lui, à 6,7%, ce qui change complètement la donne. Résultat : alors qu'on se croyait à l'abri jusqu'en 2030, la pénurie de pétrole pourrait bien se produire dans une dizaine d'années. Ce nouveau taux est justifié par une étude fondée non pas sur des estimations, comme par le passé, mais sur une enquête menée pays par pays, gisement par gisement et sur les champs terrestres et offshore. Une enquête jamais réalisée jusqu'alors, et qui fait froid dans le dos. Car, selon l'expert pétrolier Robert L. Hirsch, «en l'absence d'une adaptation en temps voulu, les coûts économiques, sociaux et politiques» du pic de l'offre pétrolière mondiale «seront sans précédent». Il estime que, même si le monde développait une réponse en urgence «10 ans avant le pic pétrolier mondial», on subirait «un déficit de combustibles liquides durant à peu près une décennie» après ce pic. Il conclut qu'«afin d'éviter l'effondrement de l'économie mondiale, nous devons entreprendre un programme d'adaptation en urgence 20 ans avant le pic». Les nouvelles prévisions de l'AIE indiquent donc qu'il va nous manquer 10 ans pour nous adapter, même en investissant au maximum dans l'exploitation, particulièrement destructrice pour l'environnement, des gisements non conventionnels comme les sables bitumineux canadiens.
En fait, l'AIE s'attend à ce que les pays producteurs hors OPEP connaissent une baisse de production d'ici trois à quatre ans. Tous pays producteurs confondus, le déclin devrait s'amorcer à partir de 2020, même si les pays membres de l'OPEP investissent en temps voulu. Alors où réside la solution aux problèmes énergétiques qui se poseront de manière cruciale au monde ? La réponse est simple. Elle est même connue depuis bien longtemps : l'Arctique.
Demain, l'Arctique !
L'Arctique canadien, 30 millions de mètres carrés, sera l'Alberta du futur, tant la région polaire est riche en pétrole et, surtout, en gaz naturel. Les réserves sont telles dans le grand désert blanc qu'elles dépassent l'imagination. Et les moyens à mettre en œuvre demeurent colossaux. «L'Arctique est la dernière frontière de l'exploration», expliquent les géologues. La crise économique actuelle et la baisse du prix du pétrole ralentissent les ardeurs des pétrolières. Malgré ça et les appels internationaux à la réduction des gaz à effet de serre, la demande sera sans cesse croissante avec l'émergence des pays du BRIC (l'Inde, le Brésil, la Russie et la Chine) alors que s'est amorcé le déclin des réserves mondiales exploitables (le pic pétrolier), déclare M. Beauchamp, qui est professeur à l'Université de Calgary.
Selon ce dernier, les compagnies auront tout de même de grands défis à surmonter dont le moindre n'est pas celui de l'impact écologique dans un environnement presque vierge. Curieusement, l'effet des changements climatiques sur la fonte des glaces, qui facilite l'accès par bateau, s'avère un cauchemar pour l'industrie, dans la mesure où sols et eaux sont moins stables. L'exportation de la ressource une fois celle-ci extraite, de même que la réglementation pour le faire, sont aussi de puissants freins.
L'Arctique sera également le terrain de bataille d'âpres guerres territoriales alors que les glaces se retirent. Cinq pays (canada, Russie, Danemark, Norvège et Etats-Unis) revendiquent des droits sur les limites territoriales. Même si la plupart des gisements évoqués plus haut font bel et bien partie du territoire canadien, d'éventuelles revendications territoriales risquent de ralentir les possibilités d'exploitation. La cause : le fameux plateau continental qui change avec la fonte de la banquise ! Ainsi, l'avenir de la région risque de connaître bien des changements et des bouleversements importants sont à attendre au cours de la prochaine décennie. Déjà, bien des manœuvres sont entamées. N'a-t-on pas vu des avions russes frôler l'espace aérien canadien récemment ? Plus précisément la veille de la visite de Barack Obama au Canada. Alors, la fabuleuse histoire des sables bitumineux aurait-elle lieu ? Seul le cours du baril de pétrole peut permettre de répondre précisément à cette question. Mais en l'état actuel de l'économie mondiale et de la déprime des économies les plus fortes, il est hors de doute que le niveau des prix du brut restera longtemps sous la barre des cinquante dollars, ce qui confirmera l'état moribond, temporairement, de l'exploitation des sables bitumineux.


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